vendredi 22 juin 2012

L'Europe ?...En panne !!!...

                                    

 Les premiers constructeurs de l'Europe, au sortir de la guerre de 39-45, ont voulu inspirer aux Etats Européens et à leurs populations un nouvel idéal de paix , de coopération, d'amicale compréhension mutuelle en les amenant à cogérer ce qui , à l'époque, constituait le fondement inéluctable de la puissance industrielle et militaire, le charbon et l'acier. La CECA fut une grande et première  réussite européenne pour la paix entre Nations-sœurs partageant la même culture. Les rapprochements humains des peuples qui en ont résulté, favorisés par la croissance économique et les meilleures conditions d'existence, les congés payés par exemple, devenus la règle dans tous ces pays voisins, encouragés, de plus, par des voyages faciles, ont largement contribué à l'entente amicale des peuples européens entre eux, à leur meilleure connaissance réciproque.
Ce fut une belle période pleine de promesses où les côtoiements et mélanges estivaux ou professionnels des populations provoquaient compréhension , sympathie et même souvent  amitiés entre personnes et familles de nationalités différentes.
Il convient, néanmoins, de modérer cette optimiste satisfaction, car , si les aménagements politiques, financiers et monétaires qui ont suivi durant un demi-siècle, furent pensés et réalisés pour un fonctionnement de l'Europe, souple et acceptable pour tous, il y eut un oubli impardonnable qu'on n'a pas encore fini de combler et de payer : c'est celui de la formation et de l'éducation du "citoyen européen". Cette lacune originelle nous saute aux yeux aujourd'hui, en voyant surgir partout, dans chaque pays, aggravés par l'égoïsme congénital de l'ultra-libéralisme qui a perverti les esprits, des mouvements sociaux ou politiques lorgnant jalousement ou dédaigneusement sur les réussites ou les mécomptes des pays voisins, alimentant ainsi de dangereux et hostiles mécontentements.
La deuxième carence grave de cette édification imparfaite, fut de créer une monnaie commune, l'Euro, sans attribuer à la BCE les moyens statutaires  de piloter sa valeur par rapport au Dollar, et d'aider autant qu'il serait nécessaire les besoins d'investissement des pays, et  corriger ainsi, leur niveau de chômage, par un souci de veille économique globale en liaison avec les banques centrales de chaque Pays.  Cette carence ne pouvait que provoquer des disparités vives et dangereuses, sachant que chaque Pays, dès la création de l'Euro,  se voyait interdite, de facto,  toute dévaluation compétitive, qui constituait auparavant la correction ultime d'un trop fort dérapage économique par rapport aux Pays voisins. Sans aide de la BCE, les Pays en difficulté  se voyaient en outre défavorisés par la règle, incohérente et malvenue dans cette situation, de "concurrence non faussée".
Enfin, à cette Europe balbutiante mais enthousiasmante, il reste encore bien d'autres gros problèmes à résoudre pour en faire une entité globale solide que beaucoup souhaitent voir se réaliser. Listons- en les plus criants :
· L'harmonisation du système de protection sociale.
· Celle du système fiscal des personnes et des entreprises.
· Un système électoral démocratique pour le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif de l'Europe.
· Création d'un impôt et d'un budget européen avec ses lignes de crédit pour le fonctionnement et l'investissement bien identifiées.
 On est loin encore de l'Europe idéalement achevée, apte à fonctionner harmonieusement dans une paix sereine et solidaire. Cet  immense projet semble avoir perdu la magie de donner naissance aux grandes personnalités dignes de le faire s'épanouir. Il n'a connu depuis 15 ans que des couples de chefs d'Etats Franco-Allemands n'ayant rien hérité de leurs fameux précurseurs visionnaires et constructeurs qui les ont précédés. Les couples successeurs ont plutôt montré depuis 15 ans, leur  soin à se recroqueviller sur des soucis d'épiciers gérant leur boutique au jour le jour, petitement et sans vision, visant uniquement le renouvellement tranquille de leur mandat national…Alors ?...L'Europe ? Les "marchés", les spéculateurs s'en occuperont….Plus forts que les politiques démocratiquement élus, les "marchés" s'emploient à reprendre au peuple, toute sa protection sociale, si bien, si complètement, et si patiemment construite au fil du dernier siècle. D'ailleurs son grignotage a déjà commencé, orchestré par le couple Merkozy, depuis la crise mondiale généreusement essaimée sur le monde par les USA en 2OO7.( subprimes et ses conséquences).

Il serait temps que des voix fortes interpellent nos Timoniers importants Européens et clament que le peuple exige une Europe unie, fraternelle, solidaire, également prospère dans toutes ses parties, Grèce, Espagne, Portugal, Italie, Irlande, ETC…comme la France et l'Allemagne, assurant un avenir décent et exaltant pour tous et pas uniquement doré et protégé pour quelques privilégiés, familles de  banquiers, de spéculateurs, de traders ou de PDG aux salaires indécents. Ces voix fortes doivent crier qu'il y a danger et que la seule perspective de rigueurs nouvelles ajoutées à la rigueur, ne peut que précipiter le peuple au désespoir, à la révolte, et l'Europe inachevée au délitement , perdue dans des rancoeurs de revanches malsaines et guerrières.
Où est le nouveau couple Franco-Allemand,timonier visionnaire, courageux, et constructeur dont l'Europe a un besoin urgent aujourd'hui ?


dimanche 3 juin 2012

Que veut Angela Merkel ?

                
Il est impossible qu' Angela Merkel ne puisse constater l'inanité de l'application de la règle d'or budgétaire aux pays du sud Européen après les cures répétitives d'austérité que Bruxelles et FMI réunis imposent depuis deux ans. Veut-elle asseoir pour toujours la suprématie Allemande sur l'Europe entière? A-t-elle en projet la reconstitution du grand Reich? Envisage-t-elle de ne plus considérer l'Europe du sud qu'en zone exclusivement réservée pour l'écoulement de ses productions industrielles et économiques de toutes natures ? Son obstination exagérée à  faire plier les Européens à sa seule volonté, nous conduisent inévitablement à ces hypothèses extrêmes.

Il est clair, depuis longtemps que la solution pour l'Europe réside aujourd'hui dans un saut fédéral important par une mission  nouvelle à confier à la BCE. Rappelons-nous, il y a de cela quelques mois : Le gouverneur de Californie abandonnait son mandat et laissait cet Etat croulant sous une dette abyssale. A ce moment, le gouvernement de Washington a-t-il menacé l'Etat de Californie de le sortir de la Zone Dollar ?  Non, la banque fédérale est intervenue,  a fait ce qu'il fallait, et les choses sont rentrées dans un ordre convenable pour tous, et surtout pour l'Amérique.
 Si Angela Merkel persiste dans son intransigeance  semant le chômage, la misère et les souffrances sur les Européens du sud, l'Allemagne ne pourra qu'en subir des contrecoups économiques et politiques préjudiciables pour elle-même.  L'évidence est qu'aujourd'hui, les destins de tous les Pays Européens sont liés, et ce qui ferait le malheur des uns ferait obligatoirement le malheur de tous.
Qu'un Pays, aussi puissant soit-il, veuille amener à résipiscence un ou plusieurs autres Pays en Europe est une vue de l'esprit, un délire dominateur qui ne conduiraient qu'au désastre. Qu'un Pays, persiste à imaginer asseoir sa puissance sur la faiblesse des autres n'est que folie menant aux pires calamités du siècle passé.

Les pères de l'Europe, au sortir de la guerre, ont senti et voulu cette impérieuse nécessité de fondre ce continent en un bloc homogène et solidaire, en créant la CECA. Ce charbon et cet acier qui autrefois n'étaient que sources de rivalités guerrières devenaient grâce à cet organisme communautaire, des matières premières gérées et réparties solidairement .
                Aujourd'hui, on n'a pas le choix. L'Europe et la paix se construiront à partir de nos Etats Nations, tous interdépendants et décidés à constituer un ensemble  équilibré, solidaire, homogène et prospère dans toutes ses parties, capable ainsi de projeter son génie et sa culture millénaire sur le monde.