vendredi 17 mai 2013

Eléments de langage et Hypocrisie

          Les Politiques et les journalistes aiment bien mener des confrontations stériles. Cela les ravit et aide à passer le temps, les rappelle au bon souvenir des auditeurs et lecteurs, mais sans que cela n'amène le moindre progrès à la situation de ces derniers. Exemples:
          Ils ont chicané durant des semaines si ce n'est des mois sur le qualificatif  le plus approprié à adjoindre à la politique du gouvernement. Etait-ce de la rigueur ou de l'austérité ? Ils n'ont pas eu idée d'interroger les travailleurs salariés Français sur ce point , et c'est dommage car la majorité de ceux-ci leur auraient répondu que cette chicane ne les intéressait pas du tout et que seul comptait pour eux le résultat déplorable de cette politique, quel que soit son nom, à savoir : augmentation des impôts, écrasement des services publics, baisse des salaires, des retraites, de la protection sociale, de l'assurance chômage et enfin, l' augmentation du chômage lui-même.
          Vint ensuite le temps d'un mot nouveau qui devait susciter tous les espoirs et concrétiser les réformes à venir : La Compétitivité !…Autour de ce vocable, on réunit des assemblées de représentants des salariés et des chefs d'entreprises pour finir par rassembler un semblant d'accord qui se révéla sans surprise, n'être qu'une mystification cachant la promesse, pour les travailleurs, des baisses de salaires, de retraites, de la protection sociale, de l'assurance chômage, et enfin, l'augmentation du chômage lui-même.
          Enfin, les Politiques ont fini par sentir qu'il était urgent d'adopter un langage plus élaboré, camouflé, mettant en difficulté l'entendement populaire. Ils ont alors lancé, sur l'injonction des sommités bruxelloises, l'obligation de soumettre les travailleurs à des "réformes structurelles". Idée géniale ! "Réformes structurelles" ! Tout Bruxelles, Madame Merkel et le gouvernement Français, cachés derrière cette formule magique ont manifestement pensé qu'ils étaient tranquilles pour un moment, le temps que ces nigauds de salariés Français comprennent ce que cette formule nouvelle pouvait cacher. Eh bien, ce fut raté. Les travailleurs ont immédiatement compris que cela signifierait, comme d'habitude pour eux, baisse des salaires, des retraites, des couvertures sociales, appauvrissement des services publics et augmentation du chômage.

          Ce dernier épisode des "Réformes Structurelles" ne changera rien. Et surtout pas le grand mépris que le pouvoir politique, quel qu'il soit, où qu'il soit, s'habitue à manifester à l'égard des classes populaires et moyennes, en favorisant dans le secteur privé, le maintien des salaires scandaleux des PDG, des traders, leurs bonus, leurs retraites chapeaux, et autres privilèges cachés, ainsi que les bénéfices monstrueux des financiers qui, par leurs spéculations, osent même s'attaquer aux Etats…. Durant ce temps la BCE ne bouge pas, Madame Merkel l'interdit. Celle-ci maintient la saignée de l'Europe du sud, unique thérapie de ce Diafoirus Bruxellois.

          Le néolibéralisme financiarisé mondialisé, auquel se sont soumis volontairement tous les pouvoirs politiques en Europe, s'acharne à détruire l'Europe, et par une politique économique et financière sans morale, ce "système" ressuscite des antagonismes nationaux, alors que la tâche primordiale qu'il eût fallu favoriser était l'émergence d'une véritable citoyenneté solidaire Européenne.
          La période historique Thatcher-Bush et ce qui en est découlé jusqu'à ce jour, restera marquée d'un voile noir. Demain, seul un sursaut populaire vigoureux et profond, autorisera l'avènement de l'Europe des peuples, lassés de payer par leurs souffrances et leur misère, l'enrichissement des puissants, des financiers, des banquiers, et de leurs serviteurs politiques soumis, inconscients, mais heureux, car épargnés.