lundi 18 novembre 2013

Révolution fiscale ou révoltes.

Révolution fiscale ou révoltes. Le manque de courage et de volonté du Président et de ses ministres des finances et du budget, auront coûté très cher en popularité à ce premier gouvernement du quinquennat Hollande. Comment ont-ils pu imaginer que, ne pas faire cette révolution fiscale promise et tant attendue, pouvait passer sans donner à l'opinion une impression profonde de trahison ? Ils ont même poussé l'inconscience jusqu'à la mise en poste de Jérôme Cahusac, grand connaisseur du code des impôts, de son labyrinthe obscur agrémenté le centaines de niches, dont seuls les très fortunés contribuables peuvent profiter des bons et profitables arrangements. Comment ont-ils pu penser que cette monstrueuse inégalité fiscale pouvait encore être acceptée par les classes populaires, après avoir justifié, en outre, le "verrou de Bercy", cette fameuse "règle", bien cachée, qui veut que seul Bercy puisse décider d'une information judiciaire contre un contribuable fraudeur, sous le fallacieux prétexte que le ministre préfère, après négociation avec le fautif, lorsqu'il est connu, récupérer rapidement pour les caisses de l'état une partie, même faible, des sommes évadées, plutôt que s'engager dans une procédure. Et dans ce cas, évidemment, il ne sera jamais question d'appliquer des pénalités, ni pour retard, ni pour tentative de fraude et blanchiment. Chacun aura compris que cette mansuétude ne s'applique qu'aux très riches et non aux voleurs de pommes, et que, s'agissant de strates sociales élevées, ces "bonnes manières" ne vont jamais sans "renvoi d'ascenseur". Comment ont-ils pu s'imaginer en justifiant aussi naïvement une telle pratique, que le peuple accepterait ainsi le viol de l'égalité, cette valeur inscrite dans la devise de la République, et oublierait que la justice rigoureuse et sereine est un fondement du vivre-ensemble de la Société Française. N'ont-ils pas conscience également, qu'ils sont en passe de détruire le Parti Socialiste, et qu'il faudra en passer par la redéfinition de son objet même, de son but, de son idéologie, de sa pensée. Le moment est venu de vérifier si, approuvant une politique ultralibérale en Europe, et menant la même politique en France pour satisfaire les rigueurs imposées de Bruxelles et de la BCE, le PS peut encore se référer au "Socialisme-démocratique", ou s'il n'est pas devenu mesquinement, un parti libéral-centriste , sans charpente idéologique, voué à naviguer au gré des aléas politiques et sociétaux. Alors, que restera-t-il aux faibles, aux démunis, aux chômeurs, aux mal-logés, à tous les pauvres laissés au bord des chemins, pour espérer en un avenir acceptable et refuser l'extrémisme de la révolte ?