vendredi 7 décembre 2012

Le Pouvoir Politique, soumis par la Finance

           Un fait symptomatique et dramatique s'est produit sur les écrans de la télévision nationale, il y a quelques jours, sans que cela n'éveille quelque indignation dans les rangs de nos chers commentateurs et analystes politico-économiques. Voici ce fait :

          Une responsable d'association patronale a surgi sur l'écran, montrant un visage de harpie transfiguré par la rage, exprimant dans une envolée surjouée et ridiculement dramatique, une "scandaleuse menace" d'un ministre de la France, destinée à peser dans une négociation difficile avec un Financier-Patron international, travaillant en France, mais oubliant sans cesse de respecter ses propres engagements…A la suite de cette prestation télévisée de haute impudence, croyez-vous que le gouvernement soit intervenu pour "recadrer" l'impudente ? Non ! ce fut le Ministre Français qui fut désavoué…. Le ministre saura ainsi qu'on doit, comme le faisait le gouvernement de droite de Mr.Sarkozy, parler gentiment et respectueusement aux détenteurs de fortunes et accéder à leurs demandes quelles qu'elles soient.
Suite à cet épisode inquiétant, voilà comment, de mon petit coin d'adhérent fidèle, je vois aujourd'hui, le changement promis….:

     1.La grande réforme fiscale promise a été remplacée par un bidouillage compliqué, destiné à montrer que notre ministre du budget, Jérôme Cahuzac, connaît bien le code des impôts et qu'il est même capable d'en compliquer encore les dédales.
     2. La négociation sur les dépassements d'honoraires des médecins et spécialistes s'est conclue par des règles nouvelles qui expriment que tout pourra continuer comme avant…. Mais sans exagérer. (Ce qui veut dire qu'on se fout du peuple.)
     3. La limitation, de 1 à 20 des salaires dans les entreprises publiques, a été oubliée. Sans doute trop compliquée pour satisfaire tous les échelons, degrés, classes, catégories, privilèges acceptables, ou tolérables, avantages justifiés à isoler de ceux qui le sont moins, ETC….On mesure partout le manque de courage et d'ambition….
     4. On avait cru comprendre pendant la campagne présidentielle que l'austérité succédant sans cesse à la rigueur ne constituaient pas une politique acceptable pour sortir de la crise, et transmettre au peuple l'espoir et la vision d'un avenir. Une renégociation du traité Merkel-Sarkozy avec sa règle d'or, avait donc été promise …Il n'en n'a rien été. Le traité s'est juste vu adjoindre une promesse de 120 Mds Euros destinés à faire croire à une croissance future. Miette à l'échelle de l'Europe dont on ne sait, ni ce qu'elle recouvre, ni quand, ni où, ni comment, elle sera dépensée.
     5. Aucun sursaut ne s'entrevoit de la part du gouvernement de gauche actuel, nous faisant espérer une reprise en main de ses responsabilités politiques face aux prétentions dominatrices de la finance internationale. Ce qui se joue depuis trois décennies par l'avènement du néolibéralisme de Reagan-Thatcher-Bush, l'autoritarisme de la finance internationale et des multinationales, c'est ni plus ni moins que le dépérissement de la démocratie, sa dégénérescence censitaire, et finalement sa mort. On peut se rappeler ce qu'en disait le visiteur du soir, Alain Minc dans une interview reproduite par le N.O. du 09/06/2011: "Les surcontraintes macroéconomiques sont impératives, elles ne laissent à la démocratie qu'une infime marge de manœuvre." Ce qui veut dire qu'a contrario, la démocratie est un obstacle à l'économie financiarisée mondialisée.
     6. On peut comprendre qu'un gouvernement de droite extrême ait pu favoriser la montée d'un pouvoir financier au détriment du pouvoir politique républicain; On ne pourra jamais accepter qu'un gouvernement de gauche, après le discours du Bourget, puisse poursuivre dans cette voie du renoncement, de la lâcheté, jusqu'à la mort du pouvoir politique démocratique républicain et, finalement, reconnaisse le pouvoir mondial de la finance internationale sur la destinée des peuples.
     7. Un avis autorisé "proche du gouvernement " a déjà fait savoir que la séparation des activités spéculatives des banques ne serait pas aussi nette et tranchée que supposée auparavant. Si cela s'avère exact, en effet, il valait mieux prévenir pour amortir le choc de cette déception supplémentaire. Quoique maintenant…..

          Le peuple Français laissera-t-il s'installer ce projet pernicieux, d'un totalitarisme financier au détriment de la démocratie et des valeurs républicaines ? Quelqu'un se lèvera pour dire, un jour, comme autrefois, " Non, Sire, c'est une révolution." Il faudra alors, que les complices de cette oligarchie mondiale qui n'a en perspective que ses "retours sur investissements vertigineux" accaparés au détriment des peuples asservis dans le monde entier, répondent de leurs méfaits. On sait ce que ces Oligarques pensent des miséreux, des affamés, des morts de faim, des sans abris, des chômeurs, des enfants au travail laissés sans éducation, sans soins ni protection sociale : Ce ne sont que poussières inévitables, sans intérêt, que des militants ingénus grincheux, ne connaissant rien aux affaires, viennent leur agiter sous le nez tel un chiffon rouge. Ce ne sont que les restes d'une division qui ne tombe pas juste et qu'en hommes de grande intelligence, ils doivent négliger, pour la beauté et la grandeur de leur destin de riches.
          Mais, le Peuple exigera, demain, un jour, que la division tombe juste.



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