vendredi 7 décembre 2012

Le Pouvoir Politique, soumis par la Finance

           Un fait symptomatique et dramatique s'est produit sur les écrans de la télévision nationale, il y a quelques jours, sans que cela n'éveille quelque indignation dans les rangs de nos chers commentateurs et analystes politico-économiques. Voici ce fait :

          Une responsable d'association patronale a surgi sur l'écran, montrant un visage de harpie transfiguré par la rage, exprimant dans une envolée surjouée et ridiculement dramatique, une "scandaleuse menace" d'un ministre de la France, destinée à peser dans une négociation difficile avec un Financier-Patron international, travaillant en France, mais oubliant sans cesse de respecter ses propres engagements…A la suite de cette prestation télévisée de haute impudence, croyez-vous que le gouvernement soit intervenu pour "recadrer" l'impudente ? Non ! ce fut le Ministre Français qui fut désavoué…. Le ministre saura ainsi qu'on doit, comme le faisait le gouvernement de droite de Mr.Sarkozy, parler gentiment et respectueusement aux détenteurs de fortunes et accéder à leurs demandes quelles qu'elles soient.
Suite à cet épisode inquiétant, voilà comment, de mon petit coin d'adhérent fidèle, je vois aujourd'hui, le changement promis….:

     1.La grande réforme fiscale promise a été remplacée par un bidouillage compliqué, destiné à montrer que notre ministre du budget, Jérôme Cahuzac, connaît bien le code des impôts et qu'il est même capable d'en compliquer encore les dédales.
     2. La négociation sur les dépassements d'honoraires des médecins et spécialistes s'est conclue par des règles nouvelles qui expriment que tout pourra continuer comme avant…. Mais sans exagérer. (Ce qui veut dire qu'on se fout du peuple.)
     3. La limitation, de 1 à 20 des salaires dans les entreprises publiques, a été oubliée. Sans doute trop compliquée pour satisfaire tous les échelons, degrés, classes, catégories, privilèges acceptables, ou tolérables, avantages justifiés à isoler de ceux qui le sont moins, ETC….On mesure partout le manque de courage et d'ambition….
     4. On avait cru comprendre pendant la campagne présidentielle que l'austérité succédant sans cesse à la rigueur ne constituaient pas une politique acceptable pour sortir de la crise, et transmettre au peuple l'espoir et la vision d'un avenir. Une renégociation du traité Merkel-Sarkozy avec sa règle d'or, avait donc été promise …Il n'en n'a rien été. Le traité s'est juste vu adjoindre une promesse de 120 Mds Euros destinés à faire croire à une croissance future. Miette à l'échelle de l'Europe dont on ne sait, ni ce qu'elle recouvre, ni quand, ni où, ni comment, elle sera dépensée.
     5. Aucun sursaut ne s'entrevoit de la part du gouvernement de gauche actuel, nous faisant espérer une reprise en main de ses responsabilités politiques face aux prétentions dominatrices de la finance internationale. Ce qui se joue depuis trois décennies par l'avènement du néolibéralisme de Reagan-Thatcher-Bush, l'autoritarisme de la finance internationale et des multinationales, c'est ni plus ni moins que le dépérissement de la démocratie, sa dégénérescence censitaire, et finalement sa mort. On peut se rappeler ce qu'en disait le visiteur du soir, Alain Minc dans une interview reproduite par le N.O. du 09/06/2011: "Les surcontraintes macroéconomiques sont impératives, elles ne laissent à la démocratie qu'une infime marge de manœuvre." Ce qui veut dire qu'a contrario, la démocratie est un obstacle à l'économie financiarisée mondialisée.
     6. On peut comprendre qu'un gouvernement de droite extrême ait pu favoriser la montée d'un pouvoir financier au détriment du pouvoir politique républicain; On ne pourra jamais accepter qu'un gouvernement de gauche, après le discours du Bourget, puisse poursuivre dans cette voie du renoncement, de la lâcheté, jusqu'à la mort du pouvoir politique démocratique républicain et, finalement, reconnaisse le pouvoir mondial de la finance internationale sur la destinée des peuples.
     7. Un avis autorisé "proche du gouvernement " a déjà fait savoir que la séparation des activités spéculatives des banques ne serait pas aussi nette et tranchée que supposée auparavant. Si cela s'avère exact, en effet, il valait mieux prévenir pour amortir le choc de cette déception supplémentaire. Quoique maintenant…..

          Le peuple Français laissera-t-il s'installer ce projet pernicieux, d'un totalitarisme financier au détriment de la démocratie et des valeurs républicaines ? Quelqu'un se lèvera pour dire, un jour, comme autrefois, " Non, Sire, c'est une révolution." Il faudra alors, que les complices de cette oligarchie mondiale qui n'a en perspective que ses "retours sur investissements vertigineux" accaparés au détriment des peuples asservis dans le monde entier, répondent de leurs méfaits. On sait ce que ces Oligarques pensent des miséreux, des affamés, des morts de faim, des sans abris, des chômeurs, des enfants au travail laissés sans éducation, sans soins ni protection sociale : Ce ne sont que poussières inévitables, sans intérêt, que des militants ingénus grincheux, ne connaissant rien aux affaires, viennent leur agiter sous le nez tel un chiffon rouge. Ce ne sont que les restes d'une division qui ne tombe pas juste et qu'en hommes de grande intelligence, ils doivent négliger, pour la beauté et la grandeur de leur destin de riches.
          Mais, le Peuple exigera, demain, un jour, que la division tombe juste.



jeudi 15 novembre 2012

La finance en guerre contre les travailleurs

          Le néolibéralisme financiarisé, mondialisé, globalisé, a étendu son emprise sur le monde, et sa domination totalitaire s'exerce à la fois sur les travailleurs, mais aussi sur les conditions démocratiques par lesquelles ceux-ci défendent leur liberté et leurs conditions d'existence. En clair, voici ce qu'est le combat de la finance : d'abord affaiblir les Etats dans leur expression décisionnelle démocratique, puis obtenir l'affaiblissement de toute défense du monde du travail, par la création d'un chômage de masse, là où les travailleurs ont les salaires et les couvertures sociales jugées, par elle, trop élevées.
           Les financiers, pour maintenir ou augmenter leurs "retours sur investissements", ont besoin d'une structure mondiale. Ce sera l' OMC qui assurera la bonne définition et le contrôle des règles et normes qui doivent autoriser strictement et rigoureusement en toutes circonstances, et partout, la libre circulation des marchandises et des capitaux. Ainsi, les financiers ont-ils constitué une armée d'oligarques dans le monde, et dans tous les Pays, personnages très riches et puissants, se connaissant et se fréquentant, capables par leurs contacts, d'apprécier le bon fonctionnement de la "machine à sous" et de veiller à l'excellence des bénéfices tirés, soit sur les entreprises elles-mêmes , soit sur les "marchés", et même sur les Etats.
          En outre, cette armée d'oligarques tient à sa disposition des bataillons nombreux et efficaces de cols blancs dévoués, dans les grands corps internationaux de gestion économique, d'évaluations, d'estimations, tels que l'ONU, l'UNESCO, l'OIT, l'OCDE, CNUCED, la Banque mondiale, le FMI, l'OMC bien sûr, le personnel cadre des grandes diplomaties mondiales, la BCE et les banques centrales des principaux Pays, les grandes compagnies d'assurances, etc…Tout ce personnel, se connaît, se fréquente, et partage l'ensemble des idées de leurs maîtres, desquels ils reçoivent revenus et avantages exceptionnels pour services rendus. ( voir le livre de Daniel Cohen, "l'Homo Economicus".)

          Il est maintenant évident pour tous que le pouvoir politique est soumis à cette oligarchie financière mondiale. Le but de celle-ci, par l'entremise de ses fonds d'investissements ou de pensions, de ses banques, des PDG d'entreprises, des actionnaires et leurs conseils d'administration, est d'augmenter ses "retours sur investissements", et, pour cela, de soumettre les travailleurs salariés au risque majeur du chômage de masse.
          Productivité, compétitivité, flexibilité, robotisation, informatisation, délocalisation, management moderne par le stress, attaque des trente cinq heures, tout est mis en œuvre dans un seul but : sortir le maximum de travailleurs du monde du travail, grossir le plus possible le chômage de masse. Celui-ci est devenu en effet, et de manière évidente un objectif, afin d'imposer par la peur aux travailleurs restés en poste, la soumission, la productivité la meilleure, les salaires les plus bas, la diminution des couvertures sociales, et d'obtenir des Etats la prise en compte de toute la souffrance et de toute la misère, qui accompagnent cette politique,  " "véritable guerre déclarée par la finance au monde salarié ".

          Cette guerre, contrairement à ce qu'on pourrait penser, n'engendre que faiblement la solidarité dans le monde du travail. Malheureusement, en effet, il semble que chacun se courbe et s'échine pour éviter d'être repéré comme élément séditieux ou faible, et être promis à la prochaine charrette pour le Pôle-Emploi. C'est le "sauve qui peut". Dans cette lutte contre le capital-finance, et pour le maintien de son emploi, chacun accepte assez bien que les syndicats ne s'investissent pas davantage pour un combat commun dans la solidarité. Chacun sa clientèle. C'est le chacun pour soi. Partout. La guerre de tous contre tous….: Le rêve pour la finance et les actionnaires. Mais…Quand ils auront vendu ou délocalisé tous les bijoux du monde industriel, ils passeront au "tertiaire". La récolte se poursuivra.

          Notre industrie qui a perdu 750.000 emplois ces dix dernières années, notre commerce extérieur, qui a accusé 70 milliards d'Euros de déficit en 2011. La faute à qui ? Bien entendu, les communicants de la pensée unique le savent : c'est le résultat de ce fameux manque de compétitivité. La faute de ces salaires trop élevés, de ces charges sociales trop lourdes…. Alors, les capitalistes-financiers exigent de l'Etat des crédits d' impôts, et les obtiennent sans engagement formel d'aucune contre-partie. Voilà encore l'effort demandé aux contribuables….comme toujours. Et ça marche….
          Mais on pourrait en bonne logique poser le problème du manque de compétitivité de notre production de manière différente : pendant que notre commerce extérieur se dégradait, comment les actionnaires ont-ils exercé leur responsabilité ? Dans leurs conseils, les administrateurs si qualifiés et si bien rétribués ont-ils conseillé à leurs mandants, des investissements afin de développer la recherche sur des produits vendables? Ont-ils demandé ou exigé des actionnaires des investissements pour l'innovation ? NON ! Rien de tout cela. Il a fallu que ce soit l'Etat qui mette en place une formule de crédit d'impôt pour la recherche. Les actionnaires se sont contentés de percevoir les dividendes. L'actionnaire d'aujourd'hui ne prend plus de risque, celui-ci doit être assumé par le contribuable. Monde idéal et béni pour le financier !!!

          Aujourd'hui, la guerre antisociale est arrivée à un tel paroxysme en France et en Europe du sud, qu' il n'est pas insensé de prévoir une révolte violente des classes populaires. Ce jour-là, il y aura beaucoup de monde aux fenêtres pour saluer cette revanche, ce sursaut de dignité d'un peuple de sacrifiés qu'on aura trompés, malmenés , martyrisés aussi pour nombre d'entre eux. Ce jour-là, il y aura aussi, des très riches aux grandes fortunes indûment amoncelées qui devront courir tremblants, se cacher dans leurs paradis fiscaux.
          Il y aura aussi, ce jour-là des élus cachant leur visage, lorsqu'on leur rappellera leur minable défense, invoquant l'impossibilité de connaître le peuple des villes et des régions, quand il s'était agi de limiter leur fonction élective à un seul mandat. Ce jour-là, le peuple ira également à eux, criant ses doléances, pour se faire bien connaître.

Livres: "Homo économicus" de Daniel Cohen.
            Et "Le nouveau gouvernement du monde" de Georges Corm.

mercredi 24 octobre 2012

"On" tue l'Europe.

            Qui est ce "On" ?… Chacun voit bien que le blocage mortel qui étouffe l'Europe vient de Madame Merkel dont la poigne de fer, crispée, tenant fermement la BCE, refuse que la moindre solidarité s'exprime en direction des Pays du sud Européen. Son intransigeance ne permet dans ces Pays, aucune croissance économique leur permettant d'entrevoir dans un avenir visible, une réduction sensible et significative de leurs déficits et de leur dette souveraine. Ces Pays restent donc voués à supporter cures de rigueur après cures d'austérité et ceci dans une cascade ininterrompue menant à la récession assurée provoquant encore l'augmentation de la dette et plongeant les travailleurs de ces Pays dans un chômage record , et leurs familles dans l'angoisse et la misère.
            Comment Madame Merkel peut-elle ne pas voir cet effondrement se produire et bientôt entraîner les révoltes les plus désespérées. Tous les Pays du sud, Grèce, Portugal, Chypre, Espagne, Italie et France demain, sont prêts à perdre toute confiance et à se détourner de cette Europe qui avait tant enthousiasmé les générations précédentes. Où sont les nouveaux projets Erasmus ?….Les coopérations techniques et industrielles comme Airbus-EADS ?…Nous restons aujourd'hui sur le seul résultat mercantile du "chacun pour soi", du "tous contre tous" qui satisfait si bien les banques et les fonds spéculatifs mais désespère les "laissés pour compte", les faibles, les chômeurs sacrifiés à toutes leurs combinaisons financières.
            Dans cette Europe mercantile, où trouve-t-on le projet d'harmonisation économique , fiscale, et sociale ? Où sont-ils les projets sérieux et efficaces de régulation des flux financiers et d' interdiction des transferts vers les paradis fiscaux ? Non, décidément , l'Europe qu'on nous prépare n'est pas celle que nous souhaitons. Il faut que Madame Merkel desserre son poing crispé sur la BCE et que le Président Hollande lui fasse fermement entendre la volonté et les souhaits des Pays du sud. Les responsables Européens doivent prendre conscience de la renaissance des nationalismes . Qu'ils se souviennent , comme l'a dit Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, que ce n'est pas l'inflation qui amena Hitler au pouvoir, mais le chômage et la misère.
            Durant cette phase périlleuse pour l'Europe, a-t-on entendu Mr. Von Rumpuy ? Mr.Barroso ? Mme Ashley ? Cette dernière a-t-elle défendu l'Europe lorsque Mr. Cameron, Premier ministre de Sa Majesté , déroulait, impudent, le tapis rouge sous les pieds des chefs d'entreprise français désireux de s'évader fiscalement au Royaume-Uni ? Non, décidément, il y a des Commissaires qui laissent filer leurs responsabilités européennes au fil de l'eau. L'Europe se noie dans l'idéologie néolibérale la plus stricte et la plus inhumaine , cadenassée comme une bureaucratie soviétique, et dominée par le visage fermé et buté de Madame Merkel .

            Si nous sommes sévères dans nos critiques aujourd'hui, c'est que nous sommes profondément Européens et qu'il nous est pénible de voir se déliter un merveilleux projet que des efforts de soixante ans ont mené à bien, jusqu'à cette crise venue des USA en 2008. Les nationalismes qui se lèvent risquent de faire ressurgir des conflits et des rancoeurs que le travail des générations passées croyaient avoir enterrés à jamais.
            Qui porte aujourd'hui ce grand et magnifique projet d'un avenir Européen solidaire et harmonieux pour la jeunesse ? Où sont les Pédagogues d'une Citoyenneté Européenne ? Qu'en dit le Parlement de Strasbourg ? Exige-t-il sa part de responsabilités démocratiques ? Réclame-t-il le pouvoir de contester les décisions de ces Commissaires de Bruxelles, non-élus, transparents et sans voix ?
            Les silences des uns et les obstinations butées des autres risquent de porter devant l'Histoire la responsabilité d'un échec monstrueux, celui de l'Europe, si rien ne vient corriger très vite ce glissement de l'édifice vers sa ruine.

(Remarque: On apprend aujourd'hui que l'Allemagne gèle le versement de la 2ème tranche d'aide au financement de l' A350, soit 600 Millions d'Euros,alors que les autres participants à Airbus ont déjà versé leur quote-part. Voilà un épisode qui rappelle tristement le " I want my money back " de Mme Thatcher. L'autoritarisme s'épanouit.)





dimanche 7 octobre 2012

Erreurs de castings et autres faiblesses



          Dans toutes les périodes de grands troubles, sociaux ou économiques, la Société Française d'abord patiente et légitimiste, finit, si les difficultés persistent, par se montrer impatiente et très vite, manifeste son exaspération et son rejet. On en est là aujourd'hui.
          La crise de 2008 dure et perdure sans que l'on voie l'ombre d'une solution radicale se profiler. Pire, tous les analystes économiques s'accordent à dire que l'année 2013 verra s'enfler le chômage dans des proportions inédites encore, du fait d'un projet de budget établi avec une croissance trop optimiste de 0,8% du PIB. Cette déferlante de chômage arrivera accompagnée de son cortège habituel et désolant d'angoisses, de misères et de désespoirs.

          Dans ces périodes de grands troubles, il faut nécessairement de fortes personnalités, au charisme mobilisateur, au caractère bien trempé, déterminé, courageux et prêt à se confronter sans faiblesse à tous les aléas, à toutes les oppositions quelles qu'elles soient. Seul compte à cet instant pour le Président, le Premier Ministre ou le Guide qui a été investi de l'autorité et du devoir de réussite, l'objectif à atteindre. Ce fut le cas historique du Général De Gaulle qui annonça sans détour et sans faiblesse que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille. C'est ça le courage.
          Aujourd'hui, hélas, on observe un exécutif tâtonnant, hésitant, corrigeant ses déclarations fausses ou imprudentes, sur des sujets très divers mais néanmoins importants comme les nouveaux impôts et ceux qui y seront soumis, la CSG, la séparation des activités des banques, la renégociation du traité budgétaire européen, l'impôt sur les plus-values de revente des sociétés (affaire des pigeons) etc….

          On en vient maintenant plus précisément aux erreurs de "castings".
Le code des impôts Français est un monstre qui détient très vraisemblablement le record du monde de la complication inextricable avec, de plus, 250 niches fiscales au moins, qui forme un ensemble inespéré sur lequel les grandes fortunes et les grandes Sociétés industrielles et commerciales, peuvent, avec l'aide très onéreuse de conseillers fiscaux, trouver une "optimisation" à leur contribution fiscale, et même, souvent, faire quelques transferts discrets vers des paradis fiscaux. Ces Paradis dont on nous avait promis la suppression pure et simple !!… On voit aujourd'hui que la grande révolution fiscale que laissait espérer la belle étude de Thomas Piketty et ses co-auteurs Saez et Landais, n'est pas pour demain,...Par manque de courage et d'ambition. Les tricheurs peuvent continuer à s'enrichir en volant l'Etat et les Français. Eux seuls sauront lire ce monument appelé "code des impôts", que notre Ministre du budget Jérôme Cahuzac s'attache à compliquer encore. Voilà pour la première erreur de casting.

          La deuxième erreur de "casting" que je voulais signaler est celle de la Ministre de la réforme sociale, de la décentralisation et de la fonction publique. Quand on survole le livre de René Dosière , voyant tout l'argent qu'il y aurait à gagner en rationalisant les services, en supprimant tous les doublons, en simplifiant ce mille-feuille imbécile de strates bureaucratiques allant de la Commune Paysanne de 250 habitants, à la Région Ile-de-France, en passant par toutes sortes de Cantons , Intercommunalités, Départements, Métropoles Régionales, Régions, tout cela avec des statuts et missions très fluctuants n'obéissant à aucune rationalisation bien évidente, et en tout cas, généralement inconnus du Citoyen.
          Là encore, sans faire de jugement téméraire à l'encontre de la Ministre Marylise Lebranchu, on comprend que pour refondre tout ce méli-mélo pyramidal, il y faudrait un Super-Ministre, gros bras, fortement structuré et charpenté par une exceptionnelle autorité, sachant braver et dépasser tous les petits intérêts particuliers des centaines et des milliers de conseillers élus, chacun prêt à défendre pied à pied sa place et son petit privilège, tous prêts à recourir à l'arbitrage de toutes les hiérarchies possibles. Sans mal et sans risques, on voit d'ici les retards provoqués et les divagations apportées à cette réforme et ses simplifications , qui pourtant, compte tenu des économies promises qu'elle porte, reste impérative. ( en anecdote cet exemple de collectivité locale qui a été contrainte de désigner quarante Vice-Présidents.!!!)On en restera vraisemblablement sur ce point, à une mini-réforme, par manque de courage et d'ambition.

          Le troisième point sur lequel on peut réfléchir est le ministère tenu par Michel Sapin. De nombreux analystes s'accordent à observer, je l'ai dit plus haut, que la prévision de croissance prise pour construire le budget 2013, soit 0,8% du PIB, était trop optimiste et qu''il fallait s'attendre à une explosion du chômage à la fin de cette année 2013, contrairement à ce qu'a annoncé Le Président Hollande. A plus long terme, de nombreux analystes, de droite comme de gauche s'accordent à dire que le partage du travail deviendra nécessaire. Faudra-t-il dire ,un jour, aux grands stratèges néo-libéraux : " Vous n'avez pas aimé les trente cinq heures, nous allons faire " les trente deux heures en quatre jours". Pierre Larrouturou dans son livre en a parlé et ce système "trente deux heures sur quatrejour" existe déjà dans certaines entreprises Allemandes et même Françaises. Pierre Larrouturou aurait dû figurer au cabinet de Michel Sapin. Là encore, il n'y aura, (nous en avons peur), ni courage, ni ambition. Dommage, car les attentes sont grandes....



dimanche 16 septembre 2012

Maintenant ....C'est quand ?

           Lors de son intervention du 09/09/12, sur TF1, le ton du Président a été notablement corrigé, rendu plus mordant, plus volontaire. Mais, à part la promesse de l'inversion de la courbe du chômage, on est resté sur sa faim. Hors les contrats de génération insuffisants, on ne voit pas ce qui pourra créer une vraie relance de l'économie, et cette inversion.

           J'en reviens au problème du logement. Une vérité de l'économie réelle, devenue proverbe dit : " quand le bâtiment va, tout va !" Alors , il fallait d'urgence décréter le doublement du plafond des livrets de Caisse d'Epargne, sans tergiverser et se lancer dans un programme national de libération des terrains , de démolitions de taudis insalubres, de mise sur pied de programmes de construction volontaires , et tout d'abord , dans les communes très loin du quota de 20% de logements sociaux rendus légalement obligatoires depuis longtemps, (quota passé à 25% depuis peu.) fusse par le recours à l'expropriation pour cause d'utilité publique. Ce problème scandaleux doit être mené et résolu comme une GUERRE !
          Oui, il ne sert à rien de venir verser des larmes de crocodile sur les morts dans les incendies de taudis qui se produisent régulièrement, alors que l'on assiste à une inaction obstinée de tous les gouvernements et de tous les ministres en charge du logement depuis 60 ans. Car cette crise honteuse du logement dure depuis 60 ans en France. Ce qui fit les affaires des fortunés qui ont pu spéculer sur ce manque, entretenu par l'inaction des vrais coupables : "Ceux qui avaient le pouvoir de faire et qui n'ont rien fait."
          Voilà, un programme que le Président aurait pu annoncer, avec , dans l'année, création de centaines de milliers d'emplois, en bureaux d'études, en chantiers de démolitions , et de constructions, avec des crédits pris sur les mêmes sources du Crédit Foncier et de la C.D.E.C. pour l'amélioration et l'isolation des bâtiments anciens et des constructions d' H.L.M.
          J'entends vos remarques : Ce n'est pas si simple, il n'y connaît rien, Il ne fait que proférer des YAKA.... Cette défense est pauvre et puérile, celle des impuissants.

          Je poursuis en précisant ce qu'on aurait aimé entendre :
          Sur l'ennemi, "la finance" : où en est le projet de séparation des activités d'affaires et de spéculation des banques, d'une part, de leurs activités de dépôt et de prêts à l'économie réelle, d'autre part ?
          Où en est la fermeture des transferts juteux qui s'opèrent avec les paradis fiscaux ?
          Où en est la mise en application de la taxe TOBIN sur toutes les transactions financières, avec un taux significatif ?
          Les "marchés" et les fonds spéculatifs ont accaparé des sommes énormes depuis la crise de 2007, On parle de 700 à 1000 milliards de Dollars, détournés et pris sur l'économie réelle. Que prévoit-on pour assécher cette fuite scandaleuse ? Que prévoit-on pour récupérer ces sommes d'argent volé ?
          Que fait-on pour interdire les "ventes à découvert" et les transactions haute fréquence, faites par des ordinateurs commandés par des algorithmes mystérieux ?
          Qu'en est-il de ces promesses, jetées au vent, de régulation de la finance folle ?
          Qu'en est-il de la concurrence mondialisée non faussée ? Alors que la réalité nous montre un appel d'offres relancé trois fois par les USA, jusqu'à ce que BOEING en sorte vainqueur, au détriment d' AIRBUS ( marché des avions ravitailleurs).
          Qu'en est-il de l'équilibre des transactions commerciales entre les pays, Chine et France ? Chine et Europe ? par exemple.
          Pourquoi, tout à coup, ce changement de langage, où au lieu de croissance, on nous reparle d'économies de l'Etat, d'augmentation d'impôts pour tous, d'économies sur la sécurité sociale ?
          Pourquoi avait-on aboli le mot "RIGUEUR", alors qu'aujourd'hui on exige des travailleurs flexibilité et compétitivité, ce qui signifie exactement la même chose : la "RIGUEUR" à exercer contre eux , jusqu'à l'abîme délirant et prévisible de la récession la plus profonde ?
          Pourquoi le pouvoir politique démocratiquement élu, se soumet-il toujours au pouvoir de la finance apatride et ses traders, comme le font les gnomes de Bruxelles ? Que devient la Démocratie , en France et en Europe ?
          Pourquoi l' Etat Français ne peut-il pas récupérer une bonne centaine de milliards d'euros sur tout l'argent volé par les "marchés", les fonds spéculatifs et les exilés fiscaux , depuis 2007 ?
          Quand la France osera-t-elle dire à Mme Merkel qu'il n'est pas bon d'exacerber l'hostilité de l'Europe du nord contre l'Europe du sud, que nous voulons une Europe solidaire, que nous la voulons prospère de manière juste et égale dans toutes ses parties, et que la BCE doit exercer un pouvoir de contrôle, de régulation et d'équilibre sur tous les intervenants financiers Européens, comme la FED Américaine le fait aux USA, pour le plus grand bien de tous les Américains qui supportent pourtant une dette souveraine exceptionnelle, une sorte de record du monde ?
          Quand la France osera-t-elle dire à Mme Merkel, comme le dit l'économiste Joseph STIGLITZ, prix NOBEL, "ce n'est pas l'inflation qui a porté HITLER au pouvoir, mais le chômage et la misère" ?

          Et, enfin, où sont les belles phrases qui enflammaient les foules au Bourget, et qui promettaient l'avènement de la justice, et de l'égalité ?
Qu'attend-on, enfin, pour répondre à toutes ces questions ?

          Attend-on, que déçu, désabusé, pressuré de rigueurs et d'austérités successives, le Peuple se rebelle, se révolte, s'enflamme et dresse sur toutes les places publiques des tribunaux populaires où s'exercera sa justice que la légalité républicaine et démocratique, lui aura si longtemps refusée ? Oui, il est temps de répondre à cette question :
MAINTENANT , C'EST QUAND ? Le Peuple n'attendra pas le dernier jour du Quinquennat, pour exiger réponses , et porter son jugement. Sans signal fort, déceptions et désaffection emporteraient, bien avant, tout espoir de gouvernement dans la durée, et sans doute aussi, l'unité du PS.



jeudi 6 septembre 2012

L'Europe de Mme Merkel ?... On n'en veut pas !!!



        Si la signature du TSCG, (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) signifie  poursuivre dans la voie d'une Europe où certains Pays seraient dominateurs , l'Allemagne étant son chef de file , et tous les autres Pays restant voués au mépris et à l'écrasement arrogant des premiers, cette situation appelée à s'éterniser durant les trente années à venir ? Non, Mme Merkel. De cette Europe nous ne voulons pas.

        Les exemples d'autoritarisme et de dictature politique et économique que vous avez connus dans votre jeunesse , doivent être oubliés. Nous considérons, nous, que la dictature de la finance occidentale d'aujourd'hui, n'est pas meilleure que celle des communistes sous Staline ou Brejnev. Elles produisent autant de malheureux et de sacrifiés, pour le seul profit d'une minorité insatiable, égoïste et cupide. Cette minorité qui prend l' Etat sous sa coupe, n'a pour seule morale que l'argent et le paraître qui lui procurent ainsi, "Puissance et Considération".

        Ce n'est pas là, la Société Européenne dont nous rêvons. Nous en sommes restés, nous, pauvres naïfs, au projet humaniste rêvé par De Gaulle et Adenauer, d'une Europe qui se souvient de ses drames passés du vingtième siècle. Partant de cette haute volonté, ils ont laissé se former dans les esprits de tous, un IDEAL. Celui d'une Europe solidaire où tous ses pays seraient également considérés, où toutes ses provinces bénéficieraient des mêmes attentions, des mêmes projets de développement et des mêmes protections sociales. La solidarité ne se partage pas : il n'y a pas celle entre les riches et celle entre les pauvres. Il n'y en a qu'une seule : celle qui s'impose entre tous les Européens et Européennes, citoyens égaux par nature.

        Nous répétons fortement : l'Europe des profiteurs , des spéculateurs, des cupides, des égoïstes, des voleurs qui se gavent au détriment des travailleurs, seuls producteurs de richesses, par leurs combinaisons et trafics malfaisants entre leurs "marchés" et les paradis fiscaux, NOUS N'EN VOULONS PAS !!!

        Le président Hollande a fait ajouter "de haute lutte", paraît-il, au traité RSCG, un volet croissance. Nous posons ces questions :
Combien d'argent exactement?
Pour faire quoi? Quels projets? Où?
Quand cet argent sera-t-il dépensé?
Combien d'emplois permanents induits? Où?
Ces quelques questions laissées sans réponse nous disent que rien n'est fait. Que ce ne sont que mots jetés au vent .

        D'une Europe de gens sans citoyenneté réelle, jetés les uns contre tous les autres, des gagnants écrasant les perdants dans un jeu aux dés pipés, nous ne voulons pas. Nous attendons et souhaitons une Europe au gouvernement démocratique, juste, où tous les Pays, toutes les provinces, tous les Européens seront également considérés et servis.

        Et puisque notre Ministre Vincent Peillon veut introduire à nouveau les notions de morale laïque dans notre enseignement, il serait urgent qu'il introduise ces cours obligatoires de morale dans les facultés et les écoles supérieures de commerce, de gestion et d'économie, qui en ont terriblement besoin. L'attitude et les comportements de nos chefs d'entreprises les plus élevés, et les économistes stars des écrans télé, témoignent d'un manque évident et cruel de morale chez cette population qui prétend pourtant au respect et souvent aux décorations.



jeudi 30 août 2012

Le changement... Les cent jours et l'ennui.



        Triste à dire, mais pourtant légitime : au temps de Sarkozy, c'était ou plus drôle, ou carrément plus révoltant. Le système néolibéral mondialisé était institué, avoué, promu, la politique fiscale et la rigueur appliquées aux plus nombreux ( c.à.d. les plus pauvres et les classes moyennes ) pour soulager les plus riches étaient reconnues, et nous pouvions nous en plaindre sans mollesse, avec toute la virulence souhaitable, avec au cœur et au ventre une énergie combative, farouche et vivifiante. Nous étions brimés, ignorés, mais vivants.!!!

        Aujourd'hui, plus de tumulte, plus de tempête, plus de brassages cycloniques de l'actualité politique, sociale ou économique. Rien que le calme inquiétant beaucoup plus que rassurant. On ne parle plus de rigueur, mais d'équilibre obligatoire des comptes sans que l'on sache comment et au détriment de qui se fera ce rééquilibrage. C'est une période où tout semble suspendu, silencieux, troublant et angoissant. On n'ose pas imaginer l'avenir, de peur qu'il ne soit douloureux.

        Après cette période survoltée du Sarkozysme, ce calme semble irréel, et rien pourtant ne nous autorise à envisager réellement les promesses du changement. Par exemple: prenons la révolution fiscale que nous attendions. Le choix de Jérôme Cahusac, ancien président de la commission des finances de l'ère Sarkozy, ne laissait pas augurer une révolution fiscale juste et lisible par tous telle qu'elle fut décrite par Thomas Piketty. Non, la réforme promise, pour autant qu'on puisse en juger aujourd'hui, restera mystérieuse pour le grand nombre des contribuables, et manifestement pleine de promesses pour les fortunes qui pourront comme par le passé faire "optimiser" leur contribution fiscale par des spécialistes, anciens hauts fonctionnaires de l'administration du budget. En somme, rien à attendre de juste ou réconfortant de ce côté-là. La fiscalité suivra son cours traditionnel: frapper les plus nombreux plutôt que les plus riches, mis à part quelques aménagements aux marges.

        Le calme règne….Nous pensions nous les naïfs que les lois, les décrets, les règlements allaient, en faveur des laissés pour compte de l'ère Sarko, pleuvoir dru comme les lois et décrets favorables aux riches tombaient chaque semaine sous l'ancien Président, eh bien, non ! Maintenant c'est la mesure, le raisonnable, il ne faut choquer personne, ne pas avoir l'air de se venger, de vouloir récupérer ce qui a été volé par les "marchés" et la spéculation.  Nous voici ramenés à l'époque de l'opposition tranquille, où il ne fallait pas brûler les étapes, où il fallait "respecter les échéances", et au nom de ces échéances , on se contentait d'un doux ronronnement, et de discours mesurés et mièvres.
        Nous y sommes revenus. Au temps du ronronnement. Ceux qui souffrent, qui ont souffert, peuvent encore attendre que les choses se fassent lentement, posément. L'urgence, la brusquerie c'était le temps de la satisfaction des riches. Le temps d'hier.
Dans notre Société Moderne et Policée on apprend dès le jeune âge :
- Qu'on ne fait pas attendre les riches.
- Que les pauvres peuvent attendre. Ils ont l'habitude.

        Ah ! quelque chose de nouveau !  La télé publique a fait l'acquisition durant le "mercato", d'un nouveau mais déjà bien connu économiste chargé de guider le peuple vers la raison de la pensée unique. Cette tête bien ovoïde, supposée bien remplie, n'enseigne pas au téléspectateur la nécessité de la "rigueur"; ce mot est interdit, il a compris que cela ne plaisait pas. Il enseigne aujourd'hui, la nécessité, pour nos travailleurs et nos entreprises, d'assurer une meilleure "compétitivité". Ce qui revient exactement au même, les travailleurs devront subir encore davantage de licenciements et ceux qui auront conservé leur emploi, devront subir des diminutions sur leurs salaires et sur leurs différentes protections sociales : Sécu, maladie, retraite, chômage, famille, logement aidé, services publics etc.. Voilà ce que sont aujourd'hui les nouveaux "inspirateurs" de nos Politiques, Stars de la COM. économique, "hauts salaires", dont la mission est de faire comprendre aux travailleurs qu'ils ne sont rien, qu'ils doivent se soumettre à la raison de ceux qui savent, et que l'avenir se fera sans eux, et même contre eux, s'il le faut.
Attention ! La déception et la désaffection guettent.

dimanche 26 août 2012

Ce Peuple et ses élus....souvent décevants !...

        On sait déjà, par quel système de communication bien réglé, les media et les gouvernements qui se sont succédés depuis trente ans ont fini par imposer la pensée unique du néolibéralisme financier mondialisé. Tous les Hommes plongés dans le même marigot du chacun pour soi , du tous contre tous, les travailleurs occidentaux obligés d'abandonner une partie de leurs salaires et de leurs protections sociales, professionnelles, médicales et familiales, obligés aussi de sacrifier leur savoir-faire, leur technologie, au bénéfice des populations d'Asie, au gré des délocalisations, tout cela organisé et mis en branle brutalement, sans souci de progressivité, pour satisfaire au plus vite les insatiables appétits des financiers apatrides.

        1. Face à cette attaque frontale et brutale, comment a réagi le peuple ? Seules, les populations de travailleurs des Pays du Sud-Européen ont protesté par des rassemblements "d'indignés", et montré leur écoeurement devant l'arrogance et l'omnipotence de la Finance mondiale, soutenue par des gouvernements indolents et complices.
En France ?... Rien du tout !!!…Pas d'indignés…. Seul, Stéphane Hessel, immense et haute figure morale française s'est exprimé fortement. Sa voix fut étouffée, hélas, par la proximité d'élections prometteuses de "changement". Triste temporisation qui aura servi d'encouragement aux forces du fric des fonds d'investissements , des banques, des "marchés" et leurs trafics avec les paradis fiscaux, libres de spéculer contre les Etats Européens.

        2. Contre cette mise en coupe réglée de l'économie Française, contre l'approfondissement de la dette de l'Etat, la destruction de l'industrie Française, la mise au chômage de centaines de milliers de Travailleurs Français, comment ont réagi les syndicats ?
        FO ? Essentiellement tourné vers la défense des fonctionnaires, et le problème N°1 étant celui du chômage, on comprend qu'il ne soit pas à la pointe du combat.
        La CFDT ? Voilà un syndicat qui depuis toujours s'est fixé un objectif préférentiel de cogestion ou, sinon, de compromis raisonnables avec les employeurs, (Etat ou patrons). Et l'on sait bien ce qu'aujourd'hui veut dire le mot " raisonnable". Cela veut dire ne rien obtenir, partant battu.
        La CGT ? Elle est engluée dans un problème de succession. Sa combativité et sa capacité d'entraînement sont largement réduites, en plus , par un problème d'effectif total des syndiqués, qui ne représentent en France que 5% des salariés, et par la division ou le morcellement des autres petites centrales syndicales.
        Enfin, il faut bien le dire, chaque mécontent en France , attend la solution à ses problèmes, de l'effort de contestation des autres, plutôt que par son engagement personnel. Triste, mais c'est ainsi.
Que penser aussi, de cette estimation rapportant que 40% des ouvriers votent à droite (et même FN )….Avez-vous entendu dire que 40% des patrons votaient à gauche ? A croire qu'il y ait comme un défaut cérébral quelque part….
        Pour clore ce paragraphe relatif aux syndicats, disons que leur secteur R.et D. est nul, inexistant. Leurs moyens de lutte en sont restés à ce qu'ils étaient au 19ème siècle, alors que les moyens d'oppression du Patronat se sont constamment développés et sophistiqués.

        3. Enfin, il y a les gouvernements (élus du peuple). Ceux d'hier, furent largement dominés par la volonté d'accéder aux désirs des financiers, banquiers, marchés et autres spéculateurs, étroitement "en affaires" avec les paradis fiscaux, lorsqu'ils étaient de droite, ou bien, furent paralysés par la conviction qu' ils "ne pas pouvaient pas tout", lorsqu'ils étaient de gauche.
        Plus récemment, un gouvernement avait trouvé une idée géniale en donnant aux entreprises des avantages spécifiques (crédit d'impôt recherche) pour celles qui développeraient des services de "R. et D."( recherche et développement). Rien à dire sur cette initiative louable. Oui, mais voilà,… On s'aperçut que les plus importants bénéficiaires de cette manne, furent les banquiers qui en profitèrent pour développer leur ingénierie financière et créer à tour de bras des "produits dérivés" complexes et des algorithmes aptes à assurer à leurs salles de marchés des outils capables de mieux spéculer contre l'Etat lui-même. Génial !!!…

        4. Et voilà pour en finir, un dernier point qui montre comment le peuple peut se montrer décevant. LES JEUX…. Ah, les jeux !!!… Qu'ils soient à gratter , à cocher ou de tout autre type, l'important est de jouer. Jouer pour avoir une chance sur plusieurs millions de gagner des millions d'euros. C'est vrai que c'est plus facile et mieux payé que le travail, sinon, le peuple ne jouerait pas, n'est-il pas ? Et lorsqu'un journaliste enquêteur interroge un joueur devant un bureau de tabac pour savoir l'utilisation qu'il ferait de ce gain fabuleux, le joueur répond: " je ferais des "vouâyâââges"…( comme ces croisières minables où l'on voit s'enfler d'orgueil et de plaisir des retraités argentés). Et puis, encore, pour parfaire le tableau : Voyez ces stades pleins à craquer de grands "sportifs" regardant courir des millionnaires Suisses ou Monégasques après un ballon….Ce sont ces mêmes Suisses ou Monégasques qui sont sélectionnés pour constituer "l'équipe de France" et en l'honneur desquels des organisateurs inconscients ou imbéciles font jouer La Marseillaise avant leurs match internationaux……Désespérant….Pauvre France….Réduite à honorer l'exil fiscal.

        Enfin, de tout cela, il nous faut tirer une petite conclusion, même si elle nous contrarie. Le Peuple, aujourd'hui, devant l'oligarchie mondiale qui le maltraite et le réduit à l'angoisse perpétuelle de la précarité ou du chômage, est soumis et dénué de toute velléité de combat, de réaction, de défense, montrant sa volonté de retrouver sa dignité . On est loin du Peuple de 1789 et 1793 . La nuit du 4 août, et autre sursaut historique, cela c'est le passé. Bien passé…… Evidemment, dans les syndicats, les partis de gauche, les associations, il y a toujours des militants (peu nombreux) qui luttent, qui souhaitent maintenir les valeurs de partage, de cohésion, d'humanité, de justice, et qui veulent empêcher que " la démocratie devienne conforme au marché", ainsi que le souhaite Madame Merkel. Mais ce combat trop minoritaire a peu de chance de déboucher victorieusement demain, s'il n'y a pas une volonté politique farouche, de "renverser la table" où s'empiffrent les financiers maîtres du monde.
        L'Etat peut tout !!!… Après avoir laissé faire le mal, il doit faire le bien.!!!!…
        Un Etat impuissant est un Etat complice.!!!..

mercredi 15 août 2012

Philosophie et Politique

       Autrefois, il y avait une très grande proximité et même une filiation entre la philosophie et la politique.
       Le philosophe, le sociologue, étaient, par la profondeur de leurs études, les véritables inspirateurs des politiques qui trouvaient chez eux tous les ressorts qui font bouger, vivre, évoluer la société. Ses progrès ou ses blocages , ses travers ou ses qualités, ses manques et leurs effets, étudiés finement par eux, fournissaient aux Hommes et Femmes Politiques des idées prêtes à inspirer tout un corpus de règles, de lois, aptes à guider cette société vers un progrès profitable à tous, et y faire naître ou progresser une harmonie humaniste.

       Hélas, il y a longtemps que ce lien fécond entre Le philosophe et le politique s'est rompu. Pourquoi ? La société bouge-t-elle trop vite, sous l'effet des seuls politiques ? N'a-t-elle plus besoin d'inspirateur intellectuel ? Ou bien, les philosophes s'occupent-ils trop de politique eux-mêmes et s'attachent-ils à concurrencer les politiques en servant de "visiteurs du soir" aux monarques, et venant leur conseiller les bonnes guerres à entreprendre ? Ou bien encore, est-ce cette folie médiatique qui a submergé les écrans TV et qui fait le lit des communicants diserts et bavards, plus propices aux records d'audimats que les discours ardus des philosophes ? Bref ! Le politique lui-même a compris que de bons communicants et les enquêtes d'opinions étaient plus efficaces que les philosophes pour inspirer ses arguments électoraux.

       Mais, depuis la crise de 2007, les politiques ont senti à nouveau le besoin de penseurs d'un type nouveau pour venir les soutenir et les inspirer. Ils sont pour chacun d'eux, une sorte de béquille lui apportant toute une panoplie de ficelles prédigérées aptes à montrer aux électeurs que la situation est maîtrisée et que ces conseillers très savants au langage ésotérique et impénétrable sont là , prêts à lui fournir tous les outils utiles et nécessaires. Le bonheur des électeurs est assuré.!!!… Ces penseurs nouveaux sont, vous l'avez deviné, LES ECONOMISTES.

       Les économistes sont devenus les nouvelles stars des campagnes électorales. On les a vus partout, sur tous les écrans, entendus sur tous les postes, par dizaines, chaque jour, ces nouveaux histrions composaient à eux seuls des plateaux. Tous d'accord. Mis à part quelques nuances pour apporter du piquant aux débats, ils enseignaient tous la même bible, les nouveaux dogmes néolibéraux reaganniens et thatcheriens, dont la fondamentale mondialisation, indispensable au progrès des finances capitalistes , de leurs fonds d'investissements, de leurs "marchés" financiers et de leur libre circulation sans frontières.
       Ces nouveaux "philosophes", inspirateurs des politiques, se sont imaginés créateurs d'avenir et ont su rassurer un peuple ignorant et médusé. Ils servent même aujourd'hui de professeurs dans les Facultés et les Grandes Ecoles afin que leur bible et leurs dogmes se transmettent au mieux, à travers les siècles des siècles.

       Ainsi, les vieux inspirateurs Philosophes Humanistes qui étudiaient si profondément et si finement les mouvements des hommes, des sociétés et des idées, ont été remplacés aujourd'hui par des "têtes d'oeufs" qui ne savent étudier que les mouvements du Fric.

Un livre: "La voie" d'Edgar Morin. Ed.Fayard

lundi 13 août 2012

Ce peuple et ses élus....souvent décevants....

                 

On sait déjà, par quel système de communication bien réglé, les media et les gouvernements qui se sont succédés depuis trente ans ont fini par imposer la pensée unique du néolibéralisme financier mondialisé. Tous les Hommes plongés dans le même marigot du chacun pour soi , du tous contre tous, les travailleurs occidentaux obligés d'abandonner une partie de  leurs salaires et de leurs protections sociales, professionnelles, médicales et familiales, obligés aussi de sacrifier leur savoir-faire, leur technologie, au bénéfice des populations d'Asie, tout cela organisé et mis en branle  brutalement, sans souci de progressivité, pour satisfaire au plus vite les insatiables appétits des financiers apatrides.

1. Face à cette attaque frontale et brutale, comment a réagi le peuple ?  Seules, les populations de travailleurs des Pays du Sud-Européen ont protesté par des rassemblements "d'indignés", et montré leur écoeurement devant l'arrogance et l'omnipotence de la Finance mondiale, soutenue par des gouvernements indolents et complices.
En France ? Rien du tout !!!…Pas d'indignés….  Seul, Stéphane Hessel, immense et haute figure morale française s'est exprimé fortement. Sa voix fut étouffée, hélas, par la proximité d'élections prometteuses de "changement". Triste temporisation qui aura servi d'encouragement aux forces du fric des fonds d'investissements , des banques, des "marchés" et leurs trafics avec les paradis fiscaux,  libres de spéculer contre les Etats Européens.

2. Contre cette mise en coupe réglée de l'économie Française, contre  l'approfondissement de la dette de l'Etat, la destruction de l'industrie Française, la mise au chômage de centaines de milliers de Travailleurs Français, comment ont réagi les syndicats ?
FO ? Essentiellement tourné vers la défense des fonctionnaires, et le problème N°1 étant celui du chômage, on comprend qu'il ne soit pas à la pointe du combat.
La CFDT ? Voilà un syndicat qui depuis toujours s'est fixé un objectif préférentiel de cogestion ou, sinon,  de compromis raisonnables  avec les employeurs, (Etat ou patrons). Et l'on sait bien ce qu'aujourd'hui veut dire le mot " raisonnable". Cela veut dire ne rien obtenir, partant battu.
La CGT ? Elle est engluée dans un problème de succession. Sa combativité et sa capacité d'entraînement  sont largement réduites, en plus , par un problème d'effectif total des syndiqués, qui ne représentent en France que 5% des salariés, et par la division ou le morcellement des autres petites centrales syndicales.
Enfin, il faut bien le dire, chaque mécontent en France , attend la solution à ses problèmes, de l'effort de contestation des autres, plutôt que par son engagement personnel. Triste, mais c'est ainsi.
Que penser aussi, de cette estimation rapportant que 40% des ouvriers votent à droite ….Avez-vous entendu dire que 40% des patrons votaient à gauche ?   A croire qu'il y ait comme un défaut cérébral quelque part….
Pour clore ce paragraphe relatif aux syndicats, disons que leur secteur R.et D. est nul, inexistant. Leurs moyens de lutte en sont restés à ce qu'ils étaient au 19ème siècle, alors que les moyens d'oppression du Patronat se sont constamment développés et sophistiqués.

          3. Enfin, il y a les gouvernements (élus du peuple).  Ceux d'hier, furent largement dominés par la volonté d'accéder aux désirs des financiers, banquiers, marchés et autres spéculateurs, étroitement "en affaires" avec les paradis fiscaux, lorsqu'ils étaient de droite, ou bien, furent paralysés par la conviction qu' ils "ne pouvaient pas tout", lorsqu'ils étaient de gauche.
 Plus récemment, un gouvernement avait trouvé une idée géniale en donnant aux entreprises des avantages spécifiques (crédit d'impôt recherche) pour celles qui développeraient des services de  "R. et D."( recherche et développement). Rien à dire sur cette initiative louable. Oui, mais voilà,… On s'aperçut que les plus importants bénéficiaires de cette manne, furent les banquiers qui en profitèrent pour développer leur ingénierie financière et créer à tour de bras des "produits dérivés" complexes et des algorithmes aptes à assurer à leurs salles de marchés des outils capables de mieux spéculer contre l'Etat lui-même. Génial !!!…

4. Et voilà pour en finir, un dernier point qui montre comment le peuple peut se montrer décevant. LES JEUX…. Ah, les jeux !!!… Qu'ils soient à gratter , à cocher ou de tout autre type, l'important est de jouer. Jouer pour avoir une chance sur plusieurs millions  de gagner des millions d'euros. C'est vrai que c'est plus facile  et mieux payé que le travail, sinon, le peuple ne jouerait pas, n'est-il pas ? Et lorsqu'un journaliste enquêteur interroge un joueur devant un bureau de tabac pour savoir l'utilisation qu'il ferait de ce gain fabuleux, le joueur répond: " je ferais des "vouâyâââges"…( comme ces croisières minables où l'on voit s'enfler d'orgueil et de plaisir des retraités argentés). Et puis, encore, pour parfaire le tableau:  Voyez ces stades pleins à craquer de  grands "sportifs" regardant courir des millionnaires Suisses ou Monégasques après un ballon….Ce sont ces mêmes Suisses ou Monégasques qui sont sélectionnés pour constituer "l'équipe de France" et en l'honneur  desquels des organisateurs inconscients ou imbéciles font jouer La Marseillaise avant leurs match internationaux……Désespérant….Pauvre France….Réduite à honorer l'exil fiscal.

Enfin, de tout cela, il nous faut tirer  une petite conclusion, même si elle  nous contrarie. Le Peuple, aujourd'hui, devant l'oligarchie mondiale qui le maltraite et le réduit à l'angoisse perpétuelle de la précarité ou du chômage,  est soumis et dénué de toute velléité de combat, de réaction, de défense, montrant sa volonté de retrouver sa dignité . On est loin du Peuple de 1789 et 1793 . La nuit du 4 août, et autre sursaut historique, cela c'est le passé. Bien passé…… Evidemment, dans les syndicats, les partis de gauche, les associations, il y a toujours des militants (peu nombreux) qui luttent, qui souhaitent maintenir les valeurs de partage, de cohésion, d'humanité, de justice, et qui veulent empêcher que " la démocratie devienne conforme au marché", ainsi que le souhaite Madame Merkel. Mais ce combat trop minoritaire a peu de chance de déboucher victorieusement demain, s'il n'y a pas une volonté politique farouche, de "renverser la table" où s'empiffrent les financiers maîtres du monde.
L'Etat peut tout !!!… Après avoir laissé faire le mal, il doit faire le bien.
Un Etat impuissant est un Etat complice.

 

mercredi 25 juillet 2012

Où va la Société Française ?

         Le titre du Libé. du 24/07/12, "A quoi sert Arnaud Montebourg?", montre bien dans quel conformisme "néolibéral" les Media Français ont laissé se noyer leur esprit critique et analytique. Les Media et la majorité des Français avec eux, admettent définitivement que la parole politique ne compte pour rien face à celle des financiers, des banquiers et des PDG. On voit là, combien le pouvoir démocratique s'est déprécié. Le Politique, élu du peuple souverain, quelle baliverne !!!… Arnaud Montebourg est considéré par eux, comme une hérésie néolibérale.
          Avant de préciser ce que le Ministre peut faire aujourd'hui, il est utile de faire un point rapide sur la France laissée par le quinquennat précédent et ses divers ministres de l'emploi, du budget, de l'industrie, et de l'éducation aussi.
· Une casse industrielle de 750.000 emplois sacrifiés.
· Un chômage de 10% représentant des travailleurs sacrifiés sans formation de reconversion.
· Un déficit commercial de 75 milliards d'Euros/an.
· Une dette de 86 milliards d'Euros.
· Un déficit budgétaire et celui de la Sécurité Sociale sans perspective de maîtrise.
· Une école d'où sortent 150.000 jeunes sans formation chaque année.
· Des quartiers et cités où les jeunes vont à la dérive de tous les trafics et où toutes les politiques de la ville    ont échoué, depuis 30 ans.
· On parle aujourd'hui de 50 milliards d'Euros/an perdus en évasion fiscale.
· Etc…mais que de connivences et de complicités dans tout ce gâchis….
          Il n'est jamais inutile de s'arrêter sur l'école et de vérifier si les préceptes du civisme, de la solidarité, de l'éthique, sont bien ceux qui fondent la formation des jeunes cerveaux, des nouvelles mentalités aptes à forger une société d'avenir, prête à accueillir tous les Français dans le souci du partage, du bien commun, et de l'épanouissement de chacun. Il y a là un travail de fond à entreprendre sans tarder, car c'est tout le contraire qui se développe aujourd'hui : la recherche du gadget le plus cher, celui que le voisin n'a pas encore, course à la consommation débridée sans besoin essentiel, mais dans le seul souci du "paraître". Les jeunes ont vite appris que, de nos jours, la possession fait l'Homme et lui attire considération et pouvoir.

          Ainsi, notre Société Française s'effondre, se perd , se délite. Elle n'a plus de force civique, d'éthique, de morale à opposer au néolibéralisme et sa finance mondialisée . Ni même cette solidarité qui fait la force des vieilles sociétés primaires. Celles-ci, malgré leur pauvreté, savent mieux que nous , les riches, les modernes, les savants, les possesseurs de tant de gadgets futiles, conserver leur cohésion, leur unité, leur culture, leur sens de la famille, leur sens du partage, leur âme. Les richesses que leurs mains ne peuvent tenir, elles les ont dans le cœur.

          Il est urgent que les nouveaux Ministres disent STOP à cette société que les gnômes technocrates de Bruxelles, non élus, soumis au lobbying effréné, sans pudeur , des financiers , banquiers et PDG des grandes firmes, ouvrent les yeux sur une Société qui s'effondre. Bruxelles et son néolibéralisme mondialisé ont déjà fait trop de mal , l'insoutenable est là. Leurs règles tuent les Travailleurs Européens du Sud, et rendent leurs intérêts indéfendables devant ceux de la finance et du grand capital. Un jour, bientôt, si Bruxelles continue inexorablement son travail de destruction des Travailleurs du Sud, il faudra que ceux-ci se lèvent et repensent cette Europe, aujourd'hui dévoyée. Ce sera leur Grand-oeuvre.
       
           Il est bon qu'un Ministre ait eu le courage, enfin, de faire entendre la voix du Politique. La voix de la finance et de ses valets n'a que trop claironné son omnipotence, portant l'hymne universel du néolibéralisme mondialisé : " Ce monde, où seuls circulent librement les riches et leurs capitaux, nous n'en voulons pas ".   
          Merci, monsieur le Ministre d'avoir montré que le "Politique" avait encore une voix. Maintenant, il convient de montrer que le Politique est prêt à retrouver sa prééminence sur la finance et les affaires, et qu'il " peut beaucoup ", et même, qu'il "peut tout ", et , s'il le faut, que les armes des nationalisations et des expropriations pour cause d'utilité publique sont toujours disponibles….ou encore, qu'une TVA dissuasive pourra s'appliquer sur les produits entrant en France, exerçant une concurrence complètement faussée et déloyale sur nos produits.  L'Europe s'y fera ; elle a bien consenti des aménagements spéciaux et généreux à Mme Thatcher, pourquoi pas à la France ?

mardi 10 juillet 2012

L'excès de richesse n'est pas innocent

         S/titre: L'oligarchie n'autorise plus la démocratie et le partage social.

Depuis qu'il est sur terre, l'Homme a pu subvenir à ses besoins par son activité , son travail, sa créativité, son génie. Toute richesse, ceci est une évidence intuitive, naît du travail de l'Homme. Aussi intuitivement, on sent bien que tout groupe , toute société d'individus, ne peut survivre dans une paix harmonieuse que si ces richesses produites sont réparties de façon juste et égalitaire entre eux, c'est à dire à chacun selon ses besoins et selon ses efforts.
Or, il se trouve que depuis des millénaires et des siècles, des Chefs alliés à des Grands-Prêtres ou Sorciers, ont conjugué leur puissance physique et magique, pour s'octroyer personnellement une part notablement supérieure des richesses produites par le groupe, et bien au-delà de leurs besoins réels. Le principe égalitaire s'est rompu……Ensuite, l'humanité a dérivé vers une société duale inégalitaire, l'aristocratie régnante, d'une part, le peuple travailleur, producteur de richesses, d'autre part. Ce système fut remplacé par le capitalisme, où le partage injuste se poursuivit entre les travailleurs et les capitalistes. Le fond de cette dérive inégalitaire fut atteint au XXème siècle, lorsque Reagan - Thatcher et leurs dignes successeurs Bush et le couple Merkozy, ont promu les financiers comme bénéficiaires principaux et quasiment exclusifs des richesses produites, dans le carcan d'un nouveau système  capitaliste, financiarisé et mondialisé, dit "néolibéral". Ainsi, est née une Oligarchie  qui accapare et détourne les richesses produites par le Peuple Travailleur, le domine, l'oppresse, l'écrase, le soumet à sa cupidité perverse et insatiable. Le pouvoir oligarchique est, alors,  devenu si puissant que le pouvoir politique, soumis par faiblesse, connivence ou complicité, finit par édicter des règles et des lois qui favorisent ces prédations et leur confèrent une apparence abusivement légale….LA DEMOCRATIE EST MORTE….
Nous sommes bien là dans un cas de détournement indu de richesses produites par des tiers, pouvant relever d'un recours judiciaire.
Cette oligarchie pillarde n'est pas seule en cause. Auront également à rendre compte de détournements, tous les valets zélés de cette oligarchie, PDG de ses fonds de placements divers, de ses banques, de ses salles de "marchés", de ses succursales nichées dans des paradis fiscaux assurant des aller-retours juteux et des opérations de transferts agréables, loin des yeux du fisc. Ces valets s'octroient des salaires indécents injustifiables de un, deux, voire trois millions d'Euros par an, agrémentés encore par des bonus, des retraites chapeaux, à-côtés pouvant atteindre plusieurs millions d'Euros. Tout cela s'assimile également et parfaitement à des détournements indus de richesses produites par des tiers, et donc passibles de poursuites judiciaires, au même titre que leurs employeurs. 
Il faut que la règle de l'offre et de la demande , la règle du "marché", la règle de la concurrence entre les Hommes et de la compétition de tous contre tous, toujours faussée au désavantage des travailleurs, trouve enfin une limite morale. Hors cette limite, il n'y aura plus de place que pour la révolte dans le Pays et la guerre entre les Pays. La gauche au pouvoir en France doit rebâtir l'autorité politique sur la finance et ses "marchés". Sinon, ce sera la révolte.

L'autre grand défi est celui de la croissance, croissance du PIB, ou de son  partage.
Croissance ! Croissance ! …jusqu'où ? Avec quelles matières premières, quelles énergies ? Il n'est nul besoin de s'étendre sur le problème des énergies fossiles. Chacun sait bien que leurs ressources vont diminuer, que les besoins des Pays émergents sont immenses , et que ceux-ci voudront, comme l'Occident, leur part de fuel et de gaz. En compensation d'un manque, on ne pourra pas espérer distraire des surfaces cultivables pour les affecter à la production de biocarburants. Il y aura très vite  priorité à satisfaire les besoins en nourriture pour une  population mondiale augmentant sans cesse.
Là encore, cette augmentation de population, jusqu'où ?…..
Face à la croissance que l'Occident  souhaite, viendront s'opposer les besoins et l'appétit  des Pays pauvres et émergents. Cette compétition se résoudra, soit par un partage négocié des ressources limitées, soit par la confrontation des forces, (notamment USA - Chine) , ou de la solvabilité des demandeurs. Pour qui connaît un peu l'Histoire des Peuples et la Nature Humaine, on devine comment cela se finira.
IL faut dès aujourd'hui abandonner l'idée inepte et dangereuse d'une croissance sans limite, et bien plutôt, commencer à reprendre  les richesses que certains  ont accumulées, au détriment d'une population laborieuse soumise au stress de la productivité, à l'angoisse du chômage et de la pauvreté. Ces richesses sont nées de la spoliation des pauvres et des humbles. Elles sont donc illégitimes et portent les stigmates de l'injustice et de l'immoralité.
Les rouages et les résultats mêmes de l'économie moderne et de sa financiarisation mondialisée se font les procureurs impitoyables des seigneurs, des aristocrates, des oligarques aux richesses indues.
Il n'y a pas d'aristocratie ou d'oligarchie innocente.

J'ai évoqué ci-dessus les besoins et prétentions légitimes des Pays pauvres et émergents, la nécessité d'un partage négocié des ressources, ou les risques de guerre. La guerre cela signifierait une 3ème guerre mondiale avec ses malheurs et ses morts. Ce serait la pire des catastrophes sans équivalent dans l'histoire du monde. Pour bien signifier aux Hommes ce qu'est une catastrophe, une guerre, un régime violent et dictatorial, les historiens, les sociologues, les économistes , les politiques ont , pour des raisons diverses, toujours su compter les morts causés par ces drames. Un seul régime n'a jamais été soupçonné de provoquer des morts : c'est celui du capitalisme, financiarisé ou non ….La crise de 29 ? Rien. La crise de 2007 ? Rien. L'amiante ? Un peu. Pourtant, si on cherchait bien, si les journalistes d'investigation si prompts à fouiller dans les alcôves, s'en donnaient la peine , en allant voir dans les taudis insalubres, les bidonvilles, les cabanes dans les bois , dans les rues , sur les trottoirs, sous des cartons, dans des voitures, des vieilles caravanes, parmi toutes ces misères éparses, disséminées, ces victimes de maladies non soignées, etc…,n'auraient-ils pas là, de quoi établir un décompte saisissant de morts, vrai réquisitoire cinglant apte à rabaisser la morgue de tous ces bellâtres financiers, banquiers, spéculateurs et de tous leurs valets zélés si bien rémunérés, et très décorés ?  Redisons :
Il n'y a pas d'aristocratie ou d'oligarchie innocente.

Un livre à lire : "Pour éviter le krach ultime" de Pierre Larrouturou.
                           Préface de Stéphane Hessel.         Ed. Nova éditions.

vendredi 22 juin 2012

L'Europe ?...En panne !!!...

                                    

 Les premiers constructeurs de l'Europe, au sortir de la guerre de 39-45, ont voulu inspirer aux Etats Européens et à leurs populations un nouvel idéal de paix , de coopération, d'amicale compréhension mutuelle en les amenant à cogérer ce qui , à l'époque, constituait le fondement inéluctable de la puissance industrielle et militaire, le charbon et l'acier. La CECA fut une grande et première  réussite européenne pour la paix entre Nations-sœurs partageant la même culture. Les rapprochements humains des peuples qui en ont résulté, favorisés par la croissance économique et les meilleures conditions d'existence, les congés payés par exemple, devenus la règle dans tous ces pays voisins, encouragés, de plus, par des voyages faciles, ont largement contribué à l'entente amicale des peuples européens entre eux, à leur meilleure connaissance réciproque.
Ce fut une belle période pleine de promesses où les côtoiements et mélanges estivaux ou professionnels des populations provoquaient compréhension , sympathie et même souvent  amitiés entre personnes et familles de nationalités différentes.
Il convient, néanmoins, de modérer cette optimiste satisfaction, car , si les aménagements politiques, financiers et monétaires qui ont suivi durant un demi-siècle, furent pensés et réalisés pour un fonctionnement de l'Europe, souple et acceptable pour tous, il y eut un oubli impardonnable qu'on n'a pas encore fini de combler et de payer : c'est celui de la formation et de l'éducation du "citoyen européen". Cette lacune originelle nous saute aux yeux aujourd'hui, en voyant surgir partout, dans chaque pays, aggravés par l'égoïsme congénital de l'ultra-libéralisme qui a perverti les esprits, des mouvements sociaux ou politiques lorgnant jalousement ou dédaigneusement sur les réussites ou les mécomptes des pays voisins, alimentant ainsi de dangereux et hostiles mécontentements.
La deuxième carence grave de cette édification imparfaite, fut de créer une monnaie commune, l'Euro, sans attribuer à la BCE les moyens statutaires  de piloter sa valeur par rapport au Dollar, et d'aider autant qu'il serait nécessaire les besoins d'investissement des pays, et  corriger ainsi, leur niveau de chômage, par un souci de veille économique globale en liaison avec les banques centrales de chaque Pays.  Cette carence ne pouvait que provoquer des disparités vives et dangereuses, sachant que chaque Pays, dès la création de l'Euro,  se voyait interdite, de facto,  toute dévaluation compétitive, qui constituait auparavant la correction ultime d'un trop fort dérapage économique par rapport aux Pays voisins. Sans aide de la BCE, les Pays en difficulté  se voyaient en outre défavorisés par la règle, incohérente et malvenue dans cette situation, de "concurrence non faussée".
Enfin, à cette Europe balbutiante mais enthousiasmante, il reste encore bien d'autres gros problèmes à résoudre pour en faire une entité globale solide que beaucoup souhaitent voir se réaliser. Listons- en les plus criants :
· L'harmonisation du système de protection sociale.
· Celle du système fiscal des personnes et des entreprises.
· Un système électoral démocratique pour le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif de l'Europe.
· Création d'un impôt et d'un budget européen avec ses lignes de crédit pour le fonctionnement et l'investissement bien identifiées.
 On est loin encore de l'Europe idéalement achevée, apte à fonctionner harmonieusement dans une paix sereine et solidaire. Cet  immense projet semble avoir perdu la magie de donner naissance aux grandes personnalités dignes de le faire s'épanouir. Il n'a connu depuis 15 ans que des couples de chefs d'Etats Franco-Allemands n'ayant rien hérité de leurs fameux précurseurs visionnaires et constructeurs qui les ont précédés. Les couples successeurs ont plutôt montré depuis 15 ans, leur  soin à se recroqueviller sur des soucis d'épiciers gérant leur boutique au jour le jour, petitement et sans vision, visant uniquement le renouvellement tranquille de leur mandat national…Alors ?...L'Europe ? Les "marchés", les spéculateurs s'en occuperont….Plus forts que les politiques démocratiquement élus, les "marchés" s'emploient à reprendre au peuple, toute sa protection sociale, si bien, si complètement, et si patiemment construite au fil du dernier siècle. D'ailleurs son grignotage a déjà commencé, orchestré par le couple Merkozy, depuis la crise mondiale généreusement essaimée sur le monde par les USA en 2OO7.( subprimes et ses conséquences).

Il serait temps que des voix fortes interpellent nos Timoniers importants Européens et clament que le peuple exige une Europe unie, fraternelle, solidaire, également prospère dans toutes ses parties, Grèce, Espagne, Portugal, Italie, Irlande, ETC…comme la France et l'Allemagne, assurant un avenir décent et exaltant pour tous et pas uniquement doré et protégé pour quelques privilégiés, familles de  banquiers, de spéculateurs, de traders ou de PDG aux salaires indécents. Ces voix fortes doivent crier qu'il y a danger et que la seule perspective de rigueurs nouvelles ajoutées à la rigueur, ne peut que précipiter le peuple au désespoir, à la révolte, et l'Europe inachevée au délitement , perdue dans des rancoeurs de revanches malsaines et guerrières.
Où est le nouveau couple Franco-Allemand,timonier visionnaire, courageux, et constructeur dont l'Europe a un besoin urgent aujourd'hui ?


dimanche 3 juin 2012

Que veut Angela Merkel ?

                
Il est impossible qu' Angela Merkel ne puisse constater l'inanité de l'application de la règle d'or budgétaire aux pays du sud Européen après les cures répétitives d'austérité que Bruxelles et FMI réunis imposent depuis deux ans. Veut-elle asseoir pour toujours la suprématie Allemande sur l'Europe entière? A-t-elle en projet la reconstitution du grand Reich? Envisage-t-elle de ne plus considérer l'Europe du sud qu'en zone exclusivement réservée pour l'écoulement de ses productions industrielles et économiques de toutes natures ? Son obstination exagérée à  faire plier les Européens à sa seule volonté, nous conduisent inévitablement à ces hypothèses extrêmes.

Il est clair, depuis longtemps que la solution pour l'Europe réside aujourd'hui dans un saut fédéral important par une mission  nouvelle à confier à la BCE. Rappelons-nous, il y a de cela quelques mois : Le gouverneur de Californie abandonnait son mandat et laissait cet Etat croulant sous une dette abyssale. A ce moment, le gouvernement de Washington a-t-il menacé l'Etat de Californie de le sortir de la Zone Dollar ?  Non, la banque fédérale est intervenue,  a fait ce qu'il fallait, et les choses sont rentrées dans un ordre convenable pour tous, et surtout pour l'Amérique.
 Si Angela Merkel persiste dans son intransigeance  semant le chômage, la misère et les souffrances sur les Européens du sud, l'Allemagne ne pourra qu'en subir des contrecoups économiques et politiques préjudiciables pour elle-même.  L'évidence est qu'aujourd'hui, les destins de tous les Pays Européens sont liés, et ce qui ferait le malheur des uns ferait obligatoirement le malheur de tous.
Qu'un Pays, aussi puissant soit-il, veuille amener à résipiscence un ou plusieurs autres Pays en Europe est une vue de l'esprit, un délire dominateur qui ne conduiraient qu'au désastre. Qu'un Pays, persiste à imaginer asseoir sa puissance sur la faiblesse des autres n'est que folie menant aux pires calamités du siècle passé.

Les pères de l'Europe, au sortir de la guerre, ont senti et voulu cette impérieuse nécessité de fondre ce continent en un bloc homogène et solidaire, en créant la CECA. Ce charbon et cet acier qui autrefois n'étaient que sources de rivalités guerrières devenaient grâce à cet organisme communautaire, des matières premières gérées et réparties solidairement .
                Aujourd'hui, on n'a pas le choix. L'Europe et la paix se construiront à partir de nos Etats Nations, tous interdépendants et décidés à constituer un ensemble  équilibré, solidaire, homogène et prospère dans toutes ses parties, capable ainsi de projeter son génie et sa culture millénaire sur le monde.

samedi 19 mai 2012

Eléments de langage abscons

 
Madame Merkel nous l' impose : " La croissance..? D'accord, mais uniquement par des réformes de structures."
REFORMES DE STRUCTURES !!!…Comme cela sonne bien….
Autres formules à la mode :
ASSOUPLIR LE MARCHE DE L'EMPLOI.!!!…ou encore,
AMELIORER LA COMPETITIVITE !!!…qui semblent promettre le paradis….

Ainsi , les électeurs de base, sans diplôme d' HEC ou de l'ENA, pourront applaudir ou se scandaliser selon leur sensibilité politique, en faisant mine d'avoir tout compris.
Mais, les adeptes du langage clair et simple, préfèreront les traductions qui en sont données ci-dessous :
"Réformes de structures", ou,
"Assouplir le marché de l'emploi",et
"Améliorer la compétitivité", tout cela signifie :

1. Faciliter les règles du licenciement des travailleurs, sans indemnités.
2. Réduire les salaires des ouvriers, des employés, des travailleurs .
3. Réduire les retraites des travailleurs.
4. Réduire drastiquement les couvertures sociales du peuple.
5. Réduire les impôts des entreprises.
6. Favoriser les entreprises en réduisant leurs charges sociales.
7. Favoriser les embauches en CDD à salaires inférieurs au SMIC, ou avec chômage partiel.
8. Placer les emplois français en concurrence face aux emplois chinois.
9. Laisser s'effectuer les délocalisations des entreprises vers les Pays à bas salaires.
10. Ne pas contrarier les moyens d'évasion fiscale des fortunés et des entreprises.
11. Ne pas appliquer de taxation sur les transactions financières.
12. Ne pas gêner les banques dans leur ingénierie financière, leur
créativité en produits nouveaux, et les laisser jouer avec l'argent des déposants.

Evidemment cette liste n'est pas exhaustive, mais elle traduit, dans sa nature, ce que les malins veulent cacher sous des formules volontairement absconses , qui signifient toutes, brièvement, " TOUT CE QUI SOULAGE LE CAPITAL ET PESE SUR LES TRAVAILLEURS ". Les docteurs du capitalisme-financier, propagandistes de la pensée unique néolibérale appellent cela : " LA MODERNITE ".

mercredi 18 avril 2012

Croissance et consommation...Problème d' Energie de demain.

De demain ? Non !!!…L'énergie est le problème immédiat, d'aujourd'hui...... Les Hommes ont vécu, à travers les âges, améliorant sans cesse les conditions de leur existence, sans même se poser la question de ce qu'ils consommaient pour cela. De l'eau ? La belle affaire !…Il n'y a qu'à aller en puiser à la rivière. De la nourriture ? L'homme, comme tout animal, chassait et pratiquait la cueillette avant de se livrer à la culture. Du feu ?…Mais il n'y a qu'à aller couper du bois , pour cuire le gibier, pour se chauffer si le froid survient….
Et puis on a inventé toutes sortes d'outils pour améliorer la vie. Et des malins ont créé des ateliers , des bureaux, pour y installer, y regrouper des femmes et des hommes chargés contre quelques avantages en nature ou plus tard contre des pièces de monnaie, de fabriquer ou produire en série des machines ou des documents grâce à des procédés très compliqués, sophistiqués,destinés à améliorer ce qu'on appellera bientôt "la productivité"….Et ainsi, l'Homme a prospéré, sa vie est devenue meilleure , plus facile, sa longévité a crû, sa consommation d'objets et produits divers pour se nourrir, pour se vêtir, pour se loger, pour se déplacer, pour se divertir, et même pour travailler ou faire travailler les autres, bref, pour améliorer encore et toujours la douceur de son existence, ou adoucir ses rugosités…..Mais le gros problème s'est très vite imposé : l'énergie, dont on avait un besoin en quantités de plus en plus énormes au point que son manque risquait d'interdire toute activité, et même toute survie…. Car tout ce que l'Homme fabrique réclame de plus en plus d'énergie.....

Les années , les siècles passèrent. L'intelligence humaine s'exerça, les inventions, les recherches, les explorations apportèrent des ressources et des machines nouvelles, charbon, gaz, pétrole, et puis un énorme bond supplémentaire dans l'ingéniosité et le merveilleux, l'uranium, le plutonium et les centrales atomiques, combles de la puissance, qui semblaient pouvoir donner aux Hommes une source d'énergie infinie, économique et sans pollution environnementale, du moins le croyait-on jusqu'au terme du vingtième siècle. Depuis, le mirage atomique s'est effacé. Quelques accidents dramatiques sont venus calmer notre fierté et nos merveilleuses perspectives d'énergie indéfiniment abondante et peu coûteuse. A leur tour les ressources minérales fossiles se sont raréfiées, conséquence d'une extraction et d'une consommation exagérées qui ont fini par montrer leur caractère fini, provisoire, et très bientôt épuisé…..On a, un temps rêvé d'échanger le procédé atomique de la fission par celui de la fusion. Théoriquement, c'est possible. Mais hélas, de la théorie à la mise en œuvre industrielle, la technologie n'est pas prête et oppose encore des blocages interdisant toute perspective heureuse avant au moins cinquante ans, si ce n'est un siècle. Iter, le projet fusion "prototype demi-grandeur" en construction en Provence, ne dit rien d'autre, hélas.
On en est là. Quelle nouvelle énergie pour demain ? Sera-t-elle stockable ? Nous sera-t-elle fournie en quantité infinie ? Et quels seront réellement, demain, nos besoins d'énergie, sous quelle forme, en quelle quantité ? Les énergies renouvelables, du vent, de la houle, du soleil, sont réelles, leur production réalisable, on sait faire, mais cette production à grande échelle, pour des besoins de grandes puissance et quantité, pose des problèmes de production de masse , de transport et d'entretien, qui n'ont pas encore été bien réfléchis et intégrés au schéma industriel actuel.
A ce grand problème vient s'ajouter celui de la crise qui nous attaque durement : crise de la dette, de l'Euro, des déficits, de la mondialisation et ses aspects de libre concurrence "très faussée" qui plombe l'économie et l'avenir de plusieurs Pays d'Europe, et en particulier la France. Le Candidat PS à l'élection présidentielle, a bâti son projet sur la base d'une justice sociale à respecter dans l'équilibre "recettes / dépenses" de l'Etat, mais à la condition que le projet Européen introduise dans les perspectives des traités Européens à ratifier, un fort engagement pour une croissance économique, sachant que seule une telle croissance peut apporter à un gouvernement les recettes fiscales utiles, suffisantes et nécessaires .

Cette affirmation et ce souhait que chacun peut approuver, nous amène à trois réflexions:
1. La croissance se décide-t-elle par décret ? Il semble plutôt que ce soit l'aboutissement de conditions plus fondamentales qu'il convient de satisfaire auparavant, avant de l'obtenir. Par exemple : la recherche, les inventions, créations, financements, productions, mises en vente des produits nouveaux, publicité, exportation, service AV, ETC….
2. Augmenter la croissance dans nos Pays, s'accompagnera d'une croissance deux ou trois fois plus importante dans les Pays émergents. Aujourd'hui, si notre croissance atteint avec peine 1%, celle de nombreux Pays émergents atteint 5, 7, voire 8 ou 10%. A ce point du constat il faut savoir qu'augmenter la croissance de 2 ou 3% par an dans le continent Européen, qui est la force économique mondiale la plus importante , cette augmentation de croissance signifierait un doublement de la quantité d'énergie consommée en une trentaine d'année….On voit là, le mur qui se présente. L'espoir d'une telle croissance , devient vite une aberration face à la crise de l'énergie à laquelle nous sommes dès maintenant confrontés. Serons-nous suffisamment puissants et inconscients, pour imposer au monde un tel prélèvement d'énergie fossile pour satisfaire égoïstement nos seuls besoins Européens ?. Et le monde nous le permettrait-il ?……
Quant aux économies volontaires d'énergie, elles ne seront jamais à la mesure du suffisant ou du nécessaire. Et puis, celles qu'on imposera, on les fera payer au pauvres et aux classes moyennes. Là encore, les privilégiés seront dispensés de l'effort.
3. Enfin, il est une règle strictement arithmétique qui dit qu'à population en âge de travailler égale, si l'on augmente la productivité du travail, et si le temps de travail légal reste constant, on augmente ipso facto le chômage. Ce qui accroît du même coup la pression sur les salaires de ceux qui ont le bonheur d'avoir conservé leur emploi.... Ainsi va l'ordre du monde dans une société capitaliste-financière pour qui seuls comptent les profits égoïstes des financiers, et qui se contrefiche des souffrances et des malheurs qu'elle peut engendrer pour tous les "laissés-pour-compte" de plus en plus nombreux. Ce déséquilibre injuste pour les salariés ne pourra se corriger que par une diminution drastique de la durée légale du travail, (tendre obligatoirement vers les trente deux heures hebdomadaires en quatre jours, comme des entreprises nombreuses l'ont déjà fait en France et en Allemagne), seul moyen de réduire le taux de chômage artificiellement et injustement créé.

---- Un livre à lire : "La grande régression" de Jacques Généreux. Ed. Points.