dimanche 26 octobre 2008

DEMAIN, LE PS.

Ce texte a été écrit et transmis le 06/07/07.

2007 nous a donné à entendre un nouveau langage, à découvrir une forte volonté d'écoute et d'adaptation à ce que souhaite le peuple, et aussi une claire compréhension de ce que vivent les gens, en somme, un souffle nouveau qui se traduisit très vite en enthousiasme général qui seul annonce les victoires. Cette promesse avait même amené certains sondages à prédire la victoire de Ségolène Royal.
Le temps a passé. Ce fut la défaite. Reste à comprendre et à rebâtir.
Pour demain, la force d'opposition et de résistance n'est pas suffisante. Elle peut même devenir, à force, un handicap quand elle devient conservatrice, et s'oppose aveuglément à toutes réformes que la gauche portait si vaillamment lorsqu'on l'assimilait encore au " progressisme".
Le PS est manifestement sur une mauvaise pente et si ce glissement se poursuit, il se sclérosera et disparaîtra peu à peu comme le PC. S'isoler conduit inexorablement à ce destin. C'est vrai aussi pour Ségolène Royal. Si elle veut faire seule contre tous, avoir raison seule contre tous, elle sèmera le doute et subira la désaffection. Le temps à passer avant une nouvelle période d'euphorie est long et traître. Ce n'est pas se renier que de participer, écouter, s'entourer de fortes compétences, confronter et défendre ses idées, devant tous, sans mépris, mais bravement et fermement.

Prétendre maintenir fervent, durant cinq ans, l'enthousiasme suscité en 2007, c'est se leurrer. Il faut une respiration. Ce temps d'apaisement doit être mis à profit pour effectuer les changements de fond nécessaires, et comprendre cette société qui a bougé sans que le PS dans sa rhétorique rigide s'en aperçoive. On doit comprendre que les espoirs d'hier ne sont plus seuls, mais sont parfois remplacés par d'autres tout aussi nécessaires. On doit voir que les solidarités d'autrefois lassées par des déceptions trop nombreuses et trop profondes, ont laissé place à des espérances individuelles tout aussi légitimes et impérieuses. Les solidarités nouvelles à trouver et à défendre ne sont plus exclusivement les corporatismes souvent égoïstes d'hier, mais doivent traverser horizontalement des familles sociales et professionnelles qui souffrent des mêmes manques, des mêmes blessures et des mêmes rigueurs. Sur tous les problèmes de société, les statuts, les droits acquis, les niches fiscales, la sécurité, le logement, l'emploi, la sécurité sociale, le chômage et son indemnisation, la retraite, la politique industrielle, l'éducation, le budget et la dette de l'Etat, etc...il convient de porter un oeil neuf, objectif, sans a priori. Une certaine inhibition paralyse nos pensées par crainte de se faire soupçonner "d'être de droite" : Un vrai blocage intellectuel quasi sectaire.

Les campagnes d'élections trop longues érodent, épuisent les enthousiasmes. Les répétitions trop nombreuses des mêmes phrases, des mêmes slogans finissent par lasser sans que les messages essentiels aient pu être retenus. De toutes ces interviews, déclarations, discours, il n'est bientôt plus resté que les petites phrases assassines des faux amis et celles des journalistes truqueurs faisant de la communication pour leurs maîtres, plutôt que de l'information.

La participation exceptionnelle à l'élection présidentielle n'est pas étrangère à l'élan nouveau apporté par les adhérents à "20" euros. Il ne faut pas les mépriser. Ceux-ci ont permis au PS de mieux représenter le Pays dans sa diversité, de mieux le sentir, mieux le comprendre. Ils ne sont pas étrangers non plus au vote des 17 millions d'électeurs qui se sont portés sur la candidate du PS. Ces militants n'ont peut-être pas été suffisamment présents aux réunions de section ou sur les marchés, mais ils ont travaillé efficacement autour d'eux, dans leur famille, et dans leur environnement familial, amical ou professionnel. Qu'on cesse de les ignorer et au contraire, écoutons ces nouveaux discours qui viennent de Français tout aussi profondément et sincèrement " de gauche ". Sans cela, le risque existe d'où pourrait survenir une sclérose mortelle. Avec les nouveaux adhérents à "20" euros, oublions les dogmes surannés aveuglants. L'histoire nous offre ses leçons, mais l'avenir est neuf. Toujours neuf.

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