jeudi 10 mars 2011

PS. : Lenteur, Calme, et Tranquillité.

. On sent le peuple de gauche désabusé, découragé. Le langage du PS lui semble complètement inadapté, trop mou, sans relief, sans fermeté, sans enthousiasme, bref sans conviction. Il ne sert à rien de dire et répéter que Sarkozy est "méchant", qu'il fait du mal à la France . Ceci est trop vague et ne trouve pas sa correspondance dans la réalité des souffrances et attaques que les Français ressentent au quotidien. Bien entendu, la critique est utile, mais elle doit montrer clairement comment et par quoi chaque décision de Sarkozy et sa majorité s'attaque aux intérêts et à la qualité de vie des Travailleurs. Il faut montrer aussi comment les parlementaires de droite, par leurs votes législatifs, se font les vrais pourvoyeurs des intérêts des riches actionnaires des fonds d'investissements ou de pensions, des grands groupes bancaires, industriels et commerciaux, au détriment des salariés.

. Il faut dire comment le PS projette la correction de tous les excès et abus de l'aristocratie du "fric", et pour cela, cesser d'aller chercher conseils dans la connivence avec Alain Minc et autres grands personnages installés de la très grande bourgeoisie d'affaires. Il faut également rompre avec les faux amis qui sont allés quémander des missions ou des postes chez Sarkozy, et ceux aussi qui ne souhaitent pas trop s'avancer et prendre position avant d'être certains de gagner. Ceux-là prolongent par leurs atermoiements une attente désespérante laissant imaginer une valse hésitation qui s'apparente à la peur de lâcher la proie pour l'ombre. Désespérante aussi cette situation qui incite la droite, largement relayée par les média, à se moquer d'un PS sans projet après quatre années d'opposition.
. Sarkozy, c'est à noter, n'a pas eu besoin d'un très long programme. Quelques slogans forts, bien compris par les électeurs ont suffi. Slogans répétés sur tous les tons, sur toutes les estrades, bien repris par un journalisme bienveillant.

. Au PS, tout semble lenteur, calme et tranquillité. Voilà comment dans mon entourage, on ressent le PS aujourd'hui. Alors qu'on souhaiterait un bouillonnement réactif, inventif, décidé, convaincant et convaincu, une idée d'avenir, une promesse d'avenir, à chaque faux pas de la droite. On souhaiterait un flot continu de propositions s'opposant à chaque décision injuste et autoritaire de la droite, sur tous les sujets et dans tous les domaines ministériels : Fiscalité, résorption des inégalités, monnaie, économie, Europe, libertés, immigration, laïcité aussi, logement, enseignement, services publics, endettement souverain, excès et abus bancaires, paradis fiscaux, emploi, délocalisations, mondialisation, transports, santé, hopitaux publics, sécurité sociale, retraites à pérenniser, Taxe Tobin et régulation des flux financiers, solidarité , contrôle des prix contre tous les phénomènes spéculatifs sur les matières premières et les produits agricoles, contrôle des prix sur le foncier, sur les loyers en attendant une grande politique de construction de logements apte à briser la tyrannie de la rareté, création d'un secteur bancaire nationalisé pour grands travaux et logements, lutte contre la ghettoïsation des quartiers, lutte contre l'expulsion des pauvres et des classes moyennes vers les périphéries lointaines des centres urbains, interdiction des prêts bancaires au delà d'une durée de 20 ans, qui ne sont qu'asservissement féodal d'une classe sociale au profit de l'aristocratie règnante.

. Le PS doit montrer clairement comment aujourd'hui , on fait payer aux peuples les désastres de la crise venue des USA, provoquée par des banquiers et des spéculateurs, génies des subprimes et valeurs titrisées toxiques, mais que G8, G20, Banque mondiale, FMI, OMC et banques centrales continuent de protéger.
. Tant qu'au PS on n'adoptera pas un langage plus clair, plus ferme et plus précis, les formules vagues mais brutales du FN feront illusion. L'électorat de gauche traditionnel, d'ouvriers, employés, artisans, petits commerçants, cadres moyens ressentent tous , dans leur vie quotidienne, l'atteinte de leurs conditions de vie exercée par une oligarchie financière qui ne cesse d'accroître fortune et patrimoine grâce à leur travail.
Le PS doit rassurer l' électorat de gauche et le monde du travail. C'est un impérieux devoir.

Un livre à lire : "Jusqu'ici tout va bien". de Eric Verhaerghe. Ed. Jacob-Duvernet.

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