jeudi 2 juin 2011

Le Modèle Démocratique.

Le modèle démocratique.

Il serait temps que les journalistes, sur tous les média, de droite comme de gauche (hélas), cessent de nous rebattre les oreilles sur le thème de "l'Amérique, ce modèle de démocratie" !!…
Le monde entier connaît les monceaux d'argent que les grandes firmes privées déversent sur les candidats lors des campagnes pour les élections américaines. De tels cadeaux ne peuvent se concevoir qu' avec le naturel et logique espoir pour les généreux donateurs d'un "retour sur investissements", comme ils disent. Ce n'est pas là une méthode et un processus très démocratique et équilibré, à admirer ou imiter. Cependant, en ce qui nous concerne, malgré un financement officiel et légal, plus clair, les élections françaises ne sont pas exemptes de "facilités" offertes par des amis argentés : l'affaire des enveloppes de Madame Bettencourt l'a montré. Toutefois, ces pratiques restent, chez nous, illégales, donc discrètes, et par conséquent, plus rares et limitées.

Le respect de la présomption d'innocence est également un sujet qui nous oblige à penser , au vu des images inondant nos écrans TV sur l'arrestation de DSK, que cette justice d'outre-atlantique n'est pas très respectueuse du droit et de la dignité des personnes non encore jugées coupables. Là encore, en cette matière, la démocratie Française se tient mieux, et de façon moins vulgaire. Ici, en effet, le lynchage, ne fût-il que médiatique, ou l'exposition au pilori médiatique, ne sont pas admis. Et pour aller plus loin, on n'élit pas en France, les procureurs comme des shérifs, les mettant ainsi sous la pression constante d'un électorat dont les dérives populistes sont toujours à craindre en matière de justice et de sécurité.
Et,comment ne pas dire son étonnement sur la justice américaine, en voyant que la qualité de la défense du prévenu sera fonction de l'argent qu'il pourra y investir.

Un bémol, néanmoins, sur la comparaison avec la justice Française dont le libre exercice semble lui, trop souvent soumis au pouvoir Politique ou Judiciaire de très haut niveau. Ceci n'étant qu'une remarque déduite des compte rendus journalistiques. Car, en France, c'est vrai, des soupçons peuvent se former, un jour pour des lenteurs extrêmes conduisant à une prescription, un autre jour pour le temps passé et l'oubli autorisant une relaxe ou un non-lieu inattendus.

Et puis, encore, comment accepter cette disposition, si étrange pour nous, du Procureur qui autorise le reclus de voir la rue, la ville, le monde des gens vivants, une fois par semaine, pour se rendre à un office religieux, marquant ainsi sa différence officielle, judiciaire et cruelle entre les libres penseurs déconsidérés et les croyants reconnus.
Heureuse et digne République Française qui peut s'honorer de respecter les Hommes, tous les Hommes, pour leur seule Nature Humaine et d'avoir su montrer au monde une voie universelle de paix, celle de la laïcité.

Enfin, on reste sidéré par ce gros titre sur un quotidien: "INCULPE—LIBERE". On ne peut s'empêcher de penser à l'argent qu'il a fallu pour cela, à la somme qu'il a fallu présenter ou garantir pour obtenir cette libération : 1 million de dollars de caution, 5 millions en dépôt de garantie, les frais découlant d'un garde armé à demeure, la location d'un appartement à N.Y., les honoraires de deux avocats, Ténors du barreau de N.Y.,qui répercuteront les honoraires des détectives engagés ainsi que leurs frais de déplacements etc…On en reste étourdi et on ne peut s'empêcher de penser que si cette malheureuse aventure était survenue à un petit ouvrier noir de base , il serait déjà installé définitivement dans sa cellule de "l'Alcatraz" moderne pour y pourrir 75 ans.
Cela aussi est une particularité notable de ce modèle de démocratie : Cumuler sans rire et sans ridicule tous les temps d'emprisonnement encourus pour chacun des motifs invoqués par le procureur. Aussi, pour demeurer dans la bonne logique du système successoral en matière de dettes, l'Amérique devrait penser à reporter sur les héritiers les peines qu'un condamné, mort trop tôt, n'aurait pas été en mesure d'exécuter.
Excusez cette plaisanterie, mais lorsqu'un système est ridicule et malgré tout admiré par des abrutis hexagonaux, mieux vaut en sourire. Tristement, car il s'agit d'un homme et d'une femme, respectivement présumé coupable et présumée victime.

Au lieu de sublimer, à priori, tout ce qui vient d'Amérique, essayons de voir les réalités. Avec toute la raison que notre culture nous autorise.

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