mardi 29 mars 2011

L'Abstention ! Pourquoi et comment la combattre.

Résultat des élections cantonales: Abstention record : 55%. !!!
Et voilà tous les médias et tous les acteurs politiques sur le pont se désolant et faisant l'historique de son augmentation continue et de sa persistance. A cela, il y a plusieurs causes:
.1. En premier lieu, évidemment, le ressenti des gens qui , années après années, élections après élections, s'aperçoivent que leurs difficultés , non seulement ne sont pas prises en compte et soulagées, mais , au contraire, s'aggravent. Cette glissade semble tellement inéluctable, que l'électorat dans une proportion de plus en plus large, tombe dans l'illusoire évidence du "TOUS PAREILS, RIEN A ATTENDRE".
.2. Ensuite, le rôle d'information des Media n'est pas tenu de manière volontaire et responsable. Avant chaque élection, les journalistes radio et télé, devraient imposer à leur direction la mise en place , aux heures de grande écoute, d'émissions d'information définissant le type d'élection à venir, son but, et les attributions octroyées légalement aux élus. Tout cela dans un mode hautement pédagogique et pourquoi pas, de manière divertissante.( Il y a de très bons professeurs qui savent faire cela !)
.3. Enfin, le rôle passif de certaines couches de l'électorat, qui, bien que ressentant vivement les difficultés de leurs vies respectives, n'ont pas à leur disposition les connaissances suffisantes des lois et règles qui régissent les rouages complexes de la politique et de l'économie. Lorsqu'on comprend mal un système, on finit par s'en désintéresser par fatigue, négligence ou simple abandon au destin. Souvent, hélas, par manque de temps aussi.

. Alors, face à ce constat, certains pourraient penser à rendre le vote obligatoire. Je ne pense pas que ce soit une bonne solution. On ne peut pas contraindre des électeurs à exprimer un choix, si ses enjeux ne sont pas bien compris. Je crois que les abstentionnistes n'ont pas une conscience claire de la relation directe existant entre les propositions des candidats et leurs propres conditions de vie au quotidien. C'est sur cette relation qu'il faut porter un effort puissant d'explication.

. Afin de corriger ce lamentable et inacceptable désintérêt de la "Chose Publique" par ces masses d'abstentionnistes, on devrait demander à l'Education Nationale de prendre à son compte ce problème, et, profitant de sa Nième réforme, d'inscrire dans le programme des cours de collège ou de lycée, quelques heures d' ECONOMIE transmettant à tous les jeunes quelques précisions sur des notions de base qui les autoriseraient à comprendre les phénomènes socio-économiques qui régissent le monde d'aujourd'hui. Ce cours complèterait utilement la formation de jeunes citoyens. PAR EXEMPLE :
- Comment se crée la monnaie.(rôle de l'Etat et des banques.)
- Comment se crée la richesse;( rôle du travail et du capital.)
- Comment le travail crée la richesse dans l'entreprise , dans la banque.
- Comment se répartit la richesse produite dans l'entreprise.
- Le fisc. La répartition des impots.
- Comment l'argent gagné se dissimule, disparait. Comment sont utilisés les paradis fiscaux.
- L'investissement dans l'entreprise. (d'où vient la ressource: autofinancement, emprunt ou apport de capital).
- La mondialisation : comment circulent, les travailleurs , les produits, les capitaux.
- Les délocalisations. Pourquoi, comment.
- Que sont les fonds d'investissement, de pension. les fonds souverains.
- Le PIB.
- Le déficit budgétaire, la dette souveraine. ( limites et maîtrise.)
- Que sont les services publics ? A qui appartiennent-ils? A qui servent-ils? A quel prix?
- Qu'est-ce que le FMI? Comment intervient-il? D'où tient-il ses ressources? A qui obéit-il?
- Les syndicats de travailleurs.( but, moyens, actions, limites.)
- Le contrat de travail. (différents types).
- Le C.E.(comité d'entreprise.) et le C.H.S.( comité d'hygiène et sécurité.)

.... Inutile d'aller trop loin, mais pour des jeunes , savoir que cela existe serait déjà un bon apport pour éclairer leur citoyenneté naissante.

jeudi 10 mars 2011

PS. : Lenteur, Calme, et Tranquillité.

. On sent le peuple de gauche désabusé, découragé. Le langage du PS lui semble complètement inadapté, trop mou, sans relief, sans fermeté, sans enthousiasme, bref sans conviction. Il ne sert à rien de dire et répéter que Sarkozy est "méchant", qu'il fait du mal à la France . Ceci est trop vague et ne trouve pas sa correspondance dans la réalité des souffrances et attaques que les Français ressentent au quotidien. Bien entendu, la critique est utile, mais elle doit montrer clairement comment et par quoi chaque décision de Sarkozy et sa majorité s'attaque aux intérêts et à la qualité de vie des Travailleurs. Il faut montrer aussi comment les parlementaires de droite, par leurs votes législatifs, se font les vrais pourvoyeurs des intérêts des riches actionnaires des fonds d'investissements ou de pensions, des grands groupes bancaires, industriels et commerciaux, au détriment des salariés.

. Il faut dire comment le PS projette la correction de tous les excès et abus de l'aristocratie du "fric", et pour cela, cesser d'aller chercher conseils dans la connivence avec Alain Minc et autres grands personnages installés de la très grande bourgeoisie d'affaires. Il faut également rompre avec les faux amis qui sont allés quémander des missions ou des postes chez Sarkozy, et ceux aussi qui ne souhaitent pas trop s'avancer et prendre position avant d'être certains de gagner. Ceux-là prolongent par leurs atermoiements une attente désespérante laissant imaginer une valse hésitation qui s'apparente à la peur de lâcher la proie pour l'ombre. Désespérante aussi cette situation qui incite la droite, largement relayée par les média, à se moquer d'un PS sans projet après quatre années d'opposition.
. Sarkozy, c'est à noter, n'a pas eu besoin d'un très long programme. Quelques slogans forts, bien compris par les électeurs ont suffi. Slogans répétés sur tous les tons, sur toutes les estrades, bien repris par un journalisme bienveillant.

. Au PS, tout semble lenteur, calme et tranquillité. Voilà comment dans mon entourage, on ressent le PS aujourd'hui. Alors qu'on souhaiterait un bouillonnement réactif, inventif, décidé, convaincant et convaincu, une idée d'avenir, une promesse d'avenir, à chaque faux pas de la droite. On souhaiterait un flot continu de propositions s'opposant à chaque décision injuste et autoritaire de la droite, sur tous les sujets et dans tous les domaines ministériels : Fiscalité, résorption des inégalités, monnaie, économie, Europe, libertés, immigration, laïcité aussi, logement, enseignement, services publics, endettement souverain, excès et abus bancaires, paradis fiscaux, emploi, délocalisations, mondialisation, transports, santé, hopitaux publics, sécurité sociale, retraites à pérenniser, Taxe Tobin et régulation des flux financiers, solidarité , contrôle des prix contre tous les phénomènes spéculatifs sur les matières premières et les produits agricoles, contrôle des prix sur le foncier, sur les loyers en attendant une grande politique de construction de logements apte à briser la tyrannie de la rareté, création d'un secteur bancaire nationalisé pour grands travaux et logements, lutte contre la ghettoïsation des quartiers, lutte contre l'expulsion des pauvres et des classes moyennes vers les périphéries lointaines des centres urbains, interdiction des prêts bancaires au delà d'une durée de 20 ans, qui ne sont qu'asservissement féodal d'une classe sociale au profit de l'aristocratie règnante.

. Le PS doit montrer clairement comment aujourd'hui , on fait payer aux peuples les désastres de la crise venue des USA, provoquée par des banquiers et des spéculateurs, génies des subprimes et valeurs titrisées toxiques, mais que G8, G20, Banque mondiale, FMI, OMC et banques centrales continuent de protéger.
. Tant qu'au PS on n'adoptera pas un langage plus clair, plus ferme et plus précis, les formules vagues mais brutales du FN feront illusion. L'électorat de gauche traditionnel, d'ouvriers, employés, artisans, petits commerçants, cadres moyens ressentent tous , dans leur vie quotidienne, l'atteinte de leurs conditions de vie exercée par une oligarchie financière qui ne cesse d'accroître fortune et patrimoine grâce à leur travail.
Le PS doit rassurer l' électorat de gauche et le monde du travail. C'est un impérieux devoir.

Un livre à lire : "Jusqu'ici tout va bien". de Eric Verhaerghe. Ed. Jacob-Duvernet.