jeudi 16 juin 2011

Ils tuent la démocratie

Ils tuent la démocratie.
.Parmi tous les petits marquis, habituels visiteurs du soir au Château, il y a Alain Minc, bien connu pour ses réponses définitives auprès des média empressés à écouter l'oracle. Outre la gestion de ses affaires personnelles, Alain Minc fait profession de conseil auprès de tous les Puissants argentés et naturellement aussi, auprès des sommités politiques obéissantes et très utiles pour garantir le vote de règles et de lois favorables aux intérêts de ces puissants seigneurs, tout en préservant, ce faisant, l'apparence démocratique, l'apparence de la volonté du peuple.
Il y a chez ce Haut Conseiller un blocage idéologique sur le TINA de Madame Thatcher ( there is no alternative), faisant du néolibéralisme mondialisé , le principe unique et divin de tout avenir, en tous lieux, sur la terre.
.Voici, pour illustrer ce préambule, la déclaration de Mr. Minc faite, lors d'une interview, et reproduite dans le N.O. du 09/06/2011 :
."--- Les surcontraintes macroéconomiques sont impératives,
elles ne laissent à la démocratie qu'une infime marge de
manœuvre."
Pour le reste, interrogé sur les révoltes sociales en cours, il
affiche un beau mépris :
."--- Penser qu'il y a un monde alternatif…foutaise, foutaise ! "
Comme je le disais, il est resté bloqué sur Mme Thatcher.

.Alain Minc exprime clairement que l'économie financiarisée et mondialisée se développe au détriment de l'exercice de la démocratie et qu'en conséquence inverse tout aussi évidente, la démocratie n'est qu'un obstacle au développement de l'économie financiarisée mondialisée.

.Le monde marchand mondialisé entraîne l'ensemble des Pays et l'ensemble des peuples du monde dans un immense mouvement brownien incontrôlable, où des Travailleurs pauvres sont lancés en concurrence contre des travailleurs plus pauvres encore, où des Pays pauvres seront conduits à concurrencer des Pays plus pauvres encore. Cette effervescence du "tous contre tous", ne pourra engendrer que désordres et guerres locales de plus en plus nombreuses d'où sortiront renforcés les puissants Financiers et les grands groupes internationaux, mais d'où sortiront également, des peuples de travailleurs écrasés, comptant leurs morts, abandonnés comme des proies misérables, sur lesquelles il n'y a plus rien à voler.

.Il serait bien qu'à l'occasion de la campagne électorale présidentielle qui s'annonce, on réponde aux questions suivantes:
---" A quoi se trouvent réduites aujourd'hui, la parole et la
volonté des peuples ? "
---" Comment se dessine l'avenir de la Démocratie , face à la
mondialisation ? "

.Peut-on encore faire croire qu'un vote tous les cinq ans, soit suffisant pour faire vivre la démocratie ? Peut-on sans gêne, oser parler "programme politique" à des gens sans emploi, en fin de droits, réduits aux seuls soucis que leur imposent leur précarité, leur dénuement le plus extrême, à ces gens réduits à la recherche d'un repas , à la recherche de l'argent pour payer la cantine des enfants, de l'argent pour payer le loyer de ce logement trop petit, insalubre…..

.Pour ces gens-là, pauvres exclus de nos riches sociétés, il y a longtemps que la démocratie est morte. Il ne leur reste que la révolte, et, au point où notre société les laisse, la SURVIE.
Et la survie, Monsieur A. MINC, ce n'est pas une FOUTAISE. C'est un malheur. Malheur pour des êtres humains et malheur pour des enfants d'Humains.

jeudi 2 juin 2011

Le Modèle Démocratique.

Le modèle démocratique.

Il serait temps que les journalistes, sur tous les média, de droite comme de gauche (hélas), cessent de nous rebattre les oreilles sur le thème de "l'Amérique, ce modèle de démocratie" !!…
Le monde entier connaît les monceaux d'argent que les grandes firmes privées déversent sur les candidats lors des campagnes pour les élections américaines. De tels cadeaux ne peuvent se concevoir qu' avec le naturel et logique espoir pour les généreux donateurs d'un "retour sur investissements", comme ils disent. Ce n'est pas là une méthode et un processus très démocratique et équilibré, à admirer ou imiter. Cependant, en ce qui nous concerne, malgré un financement officiel et légal, plus clair, les élections françaises ne sont pas exemptes de "facilités" offertes par des amis argentés : l'affaire des enveloppes de Madame Bettencourt l'a montré. Toutefois, ces pratiques restent, chez nous, illégales, donc discrètes, et par conséquent, plus rares et limitées.

Le respect de la présomption d'innocence est également un sujet qui nous oblige à penser , au vu des images inondant nos écrans TV sur l'arrestation de DSK, que cette justice d'outre-atlantique n'est pas très respectueuse du droit et de la dignité des personnes non encore jugées coupables. Là encore, en cette matière, la démocratie Française se tient mieux, et de façon moins vulgaire. Ici, en effet, le lynchage, ne fût-il que médiatique, ou l'exposition au pilori médiatique, ne sont pas admis. Et pour aller plus loin, on n'élit pas en France, les procureurs comme des shérifs, les mettant ainsi sous la pression constante d'un électorat dont les dérives populistes sont toujours à craindre en matière de justice et de sécurité.
Et,comment ne pas dire son étonnement sur la justice américaine, en voyant que la qualité de la défense du prévenu sera fonction de l'argent qu'il pourra y investir.

Un bémol, néanmoins, sur la comparaison avec la justice Française dont le libre exercice semble lui, trop souvent soumis au pouvoir Politique ou Judiciaire de très haut niveau. Ceci n'étant qu'une remarque déduite des compte rendus journalistiques. Car, en France, c'est vrai, des soupçons peuvent se former, un jour pour des lenteurs extrêmes conduisant à une prescription, un autre jour pour le temps passé et l'oubli autorisant une relaxe ou un non-lieu inattendus.

Et puis, encore, comment accepter cette disposition, si étrange pour nous, du Procureur qui autorise le reclus de voir la rue, la ville, le monde des gens vivants, une fois par semaine, pour se rendre à un office religieux, marquant ainsi sa différence officielle, judiciaire et cruelle entre les libres penseurs déconsidérés et les croyants reconnus.
Heureuse et digne République Française qui peut s'honorer de respecter les Hommes, tous les Hommes, pour leur seule Nature Humaine et d'avoir su montrer au monde une voie universelle de paix, celle de la laïcité.

Enfin, on reste sidéré par ce gros titre sur un quotidien: "INCULPE—LIBERE". On ne peut s'empêcher de penser à l'argent qu'il a fallu pour cela, à la somme qu'il a fallu présenter ou garantir pour obtenir cette libération : 1 million de dollars de caution, 5 millions en dépôt de garantie, les frais découlant d'un garde armé à demeure, la location d'un appartement à N.Y., les honoraires de deux avocats, Ténors du barreau de N.Y.,qui répercuteront les honoraires des détectives engagés ainsi que leurs frais de déplacements etc…On en reste étourdi et on ne peut s'empêcher de penser que si cette malheureuse aventure était survenue à un petit ouvrier noir de base , il serait déjà installé définitivement dans sa cellule de "l'Alcatraz" moderne pour y pourrir 75 ans.
Cela aussi est une particularité notable de ce modèle de démocratie : Cumuler sans rire et sans ridicule tous les temps d'emprisonnement encourus pour chacun des motifs invoqués par le procureur. Aussi, pour demeurer dans la bonne logique du système successoral en matière de dettes, l'Amérique devrait penser à reporter sur les héritiers les peines qu'un condamné, mort trop tôt, n'aurait pas été en mesure d'exécuter.
Excusez cette plaisanterie, mais lorsqu'un système est ridicule et malgré tout admiré par des abrutis hexagonaux, mieux vaut en sourire. Tristement, car il s'agit d'un homme et d'une femme, respectivement présumé coupable et présumée victime.

Au lieu de sublimer, à priori, tout ce qui vient d'Amérique, essayons de voir les réalités. Avec toute la raison que notre culture nous autorise.