dimanche 7 octobre 2012

Erreurs de castings et autres faiblesses



          Dans toutes les périodes de grands troubles, sociaux ou économiques, la Société Française d'abord patiente et légitimiste, finit, si les difficultés persistent, par se montrer impatiente et très vite, manifeste son exaspération et son rejet. On en est là aujourd'hui.
          La crise de 2008 dure et perdure sans que l'on voie l'ombre d'une solution radicale se profiler. Pire, tous les analystes économiques s'accordent à dire que l'année 2013 verra s'enfler le chômage dans des proportions inédites encore, du fait d'un projet de budget établi avec une croissance trop optimiste de 0,8% du PIB. Cette déferlante de chômage arrivera accompagnée de son cortège habituel et désolant d'angoisses, de misères et de désespoirs.

          Dans ces périodes de grands troubles, il faut nécessairement de fortes personnalités, au charisme mobilisateur, au caractère bien trempé, déterminé, courageux et prêt à se confronter sans faiblesse à tous les aléas, à toutes les oppositions quelles qu'elles soient. Seul compte à cet instant pour le Président, le Premier Ministre ou le Guide qui a été investi de l'autorité et du devoir de réussite, l'objectif à atteindre. Ce fut le cas historique du Général De Gaulle qui annonça sans détour et sans faiblesse que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille. C'est ça le courage.
          Aujourd'hui, hélas, on observe un exécutif tâtonnant, hésitant, corrigeant ses déclarations fausses ou imprudentes, sur des sujets très divers mais néanmoins importants comme les nouveaux impôts et ceux qui y seront soumis, la CSG, la séparation des activités des banques, la renégociation du traité budgétaire européen, l'impôt sur les plus-values de revente des sociétés (affaire des pigeons) etc….

          On en vient maintenant plus précisément aux erreurs de "castings".
Le code des impôts Français est un monstre qui détient très vraisemblablement le record du monde de la complication inextricable avec, de plus, 250 niches fiscales au moins, qui forme un ensemble inespéré sur lequel les grandes fortunes et les grandes Sociétés industrielles et commerciales, peuvent, avec l'aide très onéreuse de conseillers fiscaux, trouver une "optimisation" à leur contribution fiscale, et même, souvent, faire quelques transferts discrets vers des paradis fiscaux. Ces Paradis dont on nous avait promis la suppression pure et simple !!… On voit aujourd'hui que la grande révolution fiscale que laissait espérer la belle étude de Thomas Piketty et ses co-auteurs Saez et Landais, n'est pas pour demain,...Par manque de courage et d'ambition. Les tricheurs peuvent continuer à s'enrichir en volant l'Etat et les Français. Eux seuls sauront lire ce monument appelé "code des impôts", que notre Ministre du budget Jérôme Cahuzac s'attache à compliquer encore. Voilà pour la première erreur de casting.

          La deuxième erreur de "casting" que je voulais signaler est celle de la Ministre de la réforme sociale, de la décentralisation et de la fonction publique. Quand on survole le livre de René Dosière , voyant tout l'argent qu'il y aurait à gagner en rationalisant les services, en supprimant tous les doublons, en simplifiant ce mille-feuille imbécile de strates bureaucratiques allant de la Commune Paysanne de 250 habitants, à la Région Ile-de-France, en passant par toutes sortes de Cantons , Intercommunalités, Départements, Métropoles Régionales, Régions, tout cela avec des statuts et missions très fluctuants n'obéissant à aucune rationalisation bien évidente, et en tout cas, généralement inconnus du Citoyen.
          Là encore, sans faire de jugement téméraire à l'encontre de la Ministre Marylise Lebranchu, on comprend que pour refondre tout ce méli-mélo pyramidal, il y faudrait un Super-Ministre, gros bras, fortement structuré et charpenté par une exceptionnelle autorité, sachant braver et dépasser tous les petits intérêts particuliers des centaines et des milliers de conseillers élus, chacun prêt à défendre pied à pied sa place et son petit privilège, tous prêts à recourir à l'arbitrage de toutes les hiérarchies possibles. Sans mal et sans risques, on voit d'ici les retards provoqués et les divagations apportées à cette réforme et ses simplifications , qui pourtant, compte tenu des économies promises qu'elle porte, reste impérative. ( en anecdote cet exemple de collectivité locale qui a été contrainte de désigner quarante Vice-Présidents.!!!)On en restera vraisemblablement sur ce point, à une mini-réforme, par manque de courage et d'ambition.

          Le troisième point sur lequel on peut réfléchir est le ministère tenu par Michel Sapin. De nombreux analystes s'accordent à observer, je l'ai dit plus haut, que la prévision de croissance prise pour construire le budget 2013, soit 0,8% du PIB, était trop optimiste et qu''il fallait s'attendre à une explosion du chômage à la fin de cette année 2013, contrairement à ce qu'a annoncé Le Président Hollande. A plus long terme, de nombreux analystes, de droite comme de gauche s'accordent à dire que le partage du travail deviendra nécessaire. Faudra-t-il dire ,un jour, aux grands stratèges néo-libéraux : " Vous n'avez pas aimé les trente cinq heures, nous allons faire " les trente deux heures en quatre jours". Pierre Larrouturou dans son livre en a parlé et ce système "trente deux heures sur quatrejour" existe déjà dans certaines entreprises Allemandes et même Françaises. Pierre Larrouturou aurait dû figurer au cabinet de Michel Sapin. Là encore, il n'y aura, (nous en avons peur), ni courage, ni ambition. Dommage, car les attentes sont grandes....



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