Si en 1789, on s'était dit qu'on devait accepter la
"réalité", et que la noblesse,
ses privilèges, ses lois, ses règles, sa dictature représentaient la
réalité à laquelle personne ne pouvait échapper, alors, la République Française
n'existerait toujours pas.
Ce fut la
gloire, la grandeur des géants de 89, de se libérer de cette emprise
intellectuelle obscurantiste qui les soumettait à cette "réalité"
d'alors, et de s'autoriser à imaginer la nouveauté, le rêve, la vie. Leur
miracle est né d'avoir osé penser l'impossible, la liberté, l'égalité, le
progrès social, la solidarité, toutes choses que la finance tend à restreindre
aujourd'hui par la domination et les contraintes puissantes qu'elle exerce sur
les personnalités politiques les plus hautes du Pays, au détriment criminel de
la démocratie.
Ainsi, toutes idées qui oseraient exprimer une autre
politique que celle imposée par l'oligarchie française, européenne, mondiale,
celle de la rigueur et des sacrifices, celle du chacun pour soi et du tous
contre tous, seraient considérées par nos stars médiatiques et politiques,
comme délirantes, car niant cette "réalité" indépassable. Le blocage
intellectuel généralisé fait que le peuple accepte, apathique, ce système sans
perspective autre que celle des 5 millions de chômeurs, des 9 millions de
pauvres, des 17% de jeunes de 18 à 25 ans au chômage, celle des 150000 jeunes
sortant de l'école, chaque année, sans diplôme et sans formation, celle des 3.5
millions de mal-logés, celle des étudiants sortant endettés pour 10 ans de
leurs écoles, celle des services publics livrés au privé, et celle enfin qui
verra les protections sociales des travailleurs réduites systématiquement
années après années, par les attaques résolues et incessantes du MEDEF,
représentant puissant et efficace des patrons, des banques et des actionnaires.
Voilà bien l'image d'une Société qui ne peut
qu'encourager, parmi les "laissés pour compte", la débrouille, les
trafics, la délinquance, l'insécurité, avec en réponse, la répression policière
graduellement renforcée tant espérée par l'extrême droite.
Il existe également cette autre "réalité",
mais historique celle-là, qui a vu , depuis 150 ans, le temps de travail
quotidien, hebdomadaire, annuel, diminuer constamment , offrant aux
travailleurs une meilleure qualité de vie, du temps libre pour leurs familles,
pour des activités autres, intellectuellement ou physiquement enrichissantes,
avec, en plus, pour tous, un niveau de vie qui n'a jamais cessé de s'améliorer,
grâce au progrès scientifique et technique, augmentant sans cesse la
productivité du travail.
Il est temps d'oser repenser l'avenir. Il faut avoir
la force et l'ambition d'inventer "Demain". Le partage des fruits du
travail ne sera plus suffisant, il faudra partager le travail, pour éviter
l'extrême désordre social et ses conséquences policières et politiques.
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