mercredi 7 décembre 2011

Mais, où sont les indignés Français ?

.Depuis trente ans, la religion néolibérale de Reagan et Thatcher s'est étendue sur le monde, et loin de se satisfaire de son mondial et universel triomphe, elle s'est protégée de toute contestation, d'où qu'elle vienne, par son premier commandement : "il n'y a pas d'alternative". Pour en arriver à cet unanimisme moutonnier planétaire, elle a été secondée par les troupes bien armées de la très grande majorité des media de tous types, papier, radio, télé, qui ont, à satiété, diffusé sa loi, sa vérité suprême, sa pensée unique. De "grands" spécialistes, économistes au langage secret, dont la volonté anti-pédagogique était devenue évidente, journalistes spécialistes de l'économie, politiques qui tentaient maladroitement de cacher leur ignorance et leur désarroi, tous indiquaient que le monde était soumis irrémédiablement à ce seul projet d'avenir, doctement répété :
........"Il n'y a pas d'alternative".......
Aujourd'hui, nous en sommes rendus au bilan Français suivant :
2.815.000 chômeurs. 8 millions de pauvres. 25% des moins de vingt-cinq ans au chômage. Croissance inférieure à 1% du PIB. Dette prévue pour 2011, 85,4 % du PIB, soit 1750 Mds d'Euros, (ou 27.000 Euros environ par Français, enfants compris) . Balance commerciale déficitaire de 75 milliards d'Euros. 750.000 emplois industriels perdus ces dix dernières années.
Devant ce bilan désastreux, inouï, qui a été gravement alourdi ces cinq dernières années par le gouvernement Sarkozy-Fillon, celui-ci nous sert invariablement son excuse rituelle : "La crise est passée sur nous".

Cette crise est venue des USA causée par la folie de spéculateurs (subprimes) et a envahi le monde à la faveur d'une liberté totale de circulation, sans contrôles ni régulations, de masses financières spéculatives énormes, constituant à elles seules une économie parallèle virtuelle de casino, qui est venue gangrener gravement et durablement l'économie réelle, celle qui nourrit les Hommes et les familles.
Depuis, pour réparer les dégâts, les politiques ont trouvé leur seul et unique outil : La rigueur pour les peuples. Ces politiques ne disent rien sur les responsables de cette crise énorme qui coûte et coûtera encore beaucoup aux travailleurs des classes moyennes et populaires. Ils savent faire des lois de sécurité contre les voleurs d'oranges, mais n'osent pas mettre hors d'état de nuire et faire payer ces spéculateurs qui sèment la misère dans les familles sur des continents entiers. L'impuissance de ces politiques vient d'une soumission volontaire, qui apparaît comme ce qu'elle est : une collusion d'intérêt avec ce monde de la spéculation .

Alors, oui, devant cet état du Pays, on peut s'interroger :
" Où sont les indignés ?"
Afin que naisse ce mouvement des indignés, il faut :
- Que le peuple du travail prenne conscience de son propre abaissement devant le pouvoir de l'oligarchie, et des injustices que celle-ci lui impose.
- Qu'il retrouve confiance en soi et la légitime volonté d'obtenir la juste part des richesses qu'il produit.
Cela paraît simple, mais encore faut-il ouvrir les yeux, regarder comment tourne le monde, et voir qui le fait tourner. Cela demande un effort d'observation et d'information, sans lequel on se condamne à rester mouton et à subir.
Facile à dire…S'informer…Comment ? Pour cela, il faut du temps, et quand ce temps se partage déjà entre le travail et la famille, les enfants….Et puis, il y faut de l'argent car le JT ce n'est pas suffisant, et acheter journaux, revues spécialisées, livres, cela coûte cher….et quand on a un travail mal payé ou à temps partiel….quand on est au chômage….quand on a faim, la quête de nourriture ou d'un emploi empêche tout autre souci et même la vue des causes de sa propre déchéance….
Victor Hugo avait déjà senti l'écueil du temps, et du savoir. Il nous dit :
…"Comment peut-il penser celui qui ne peut vivre ?
En tournant dans un cercle horrible, on devient ivre…"
( A ceux qu'on foule aux pieds. V.H.)

Je ne résiste pas au besoin d'ajouter deux mots concernant les journalistes, dont beaucoup exercent leur métier avec compétence et courage. Cependant, certains d'entre eux, trop nombreux, apparaissent mieux doués pour fouiller les secrets des alcôves ou des grands hôtels, que pour éclairer les gens en démontant les mystères de la titrisation, des produits dérivés, de la vente à découvert, et de la spéculation financière mondialisée. Là aussi, on peut voir la marque d'une collusion : l'oligarchie n'a jamais eu intérêt à favoriser la lucidité du peuple.

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