dimanche 18 décembre 2011

Quand la liberté dans la misère ne suffira plus.

S/titre : Deux révolutions géniales du capitalisme.

Le capitalisme est un système économique mis en place pour profiter aux riches qui deviendront, grâce à lui, de plus en plus riches en exploitant le travail des gens pauvres condamnés à le demeurer.

Tout a commencé il y a très longtemps, dans l'antiquité où des soldats vainqueurs enrichis à la guerre par les pillages, eurent l'idée de ramener chez eux des prisonniers ennemis (hommes et femmes), qu'on a appelés "esclaves".
Ces esclaves ont été reconnus immédiatement "propriété du maître", par une loi émanant de l'autorité suprême du pays. Très vite, les guerres étant très fréquentes, il y eut un grand nombre de maîtres propriétaires, et un plus grand nombre encore d'esclaves des deux genres, tant et si bien qu'à force, se créa un grand marché de l'achat, de l'échange et de la revente de ces esclaves.
Mais cette méthode d'enrichissement trouva bientôt sa limite. Aller à la guerre, combattre, échapper à la mort, faire des prisonniers, tout cela n'allait pas sans risques. Alors, des bourgeois, riches, inventifs, créèrent une nouvelle méthode de "création de richesses". Ils armèrent des navires et depuis les ports d' Europe, (Bordeaux, Le Havre,…) allèrent jusqu'en Afrique s'emparer de centaines et de milliers d'hommes et femmes indigènes noirs, immédiatement entassés à fond de cale sur les navires, qui alors mirent le cap à l'ouest pour débarquer leur précieux "capital" en Louisiane et plus généralement partout où de riches propriétaires avaient des terres à cultiver.
J'ai bien dit " CAPITAL". Car en effet, ces êtres humains désormais esclaves, étaient PROPRIETE de leurs maîtres et devaient travailler leur vie durant à l'enrichissement de ces maîtres. C'est sans doute de là qu'est venue l'expression: "Faire travailler son capital".

Cependant, ce capitalisme originel, comportait un défaut. On s'aperçut que ce capital s'usait, se fatiguait, vieillissait, tombait malade, il fallait le soigner, le nourrir, le vêtir, le loger, et aussi, malgré ces soins, mourait. Tout cela avait un coût qui a vite été jugé excessif et ennuyeux. Au point que les capitalistes ont fini par céder aux recommandations des organisations charitables exigeant l'affranchissement des esclaves, qui, selon elles, devaient devenir hommes et femmes libres..... C'est ce qui arriva.
-------"Là, se produisit la première révolution géniale du capitalisme".
Celui-ci accepta d'offrir la liberté aux esclaves qui devinrent des salariés.
Dès cette modification de statut établie, les affranchis devant par leurs propres moyens trouver le gîte et le couvert pour eux et leur famille, furent contraints d'accepter le travail que proposait leur ancien maître pour un salaire très bas et non négociable….Il fallait bien vivre….
Mais, pour le capitaliste, quelle modernité !…Et quelle affaire!.. Plus de soins à fournir aux travailleurs. Les salariés, libres, en faisaient leur affaire. Rien qu'un salaire qui se fixait autoritairement. Et si un salarié était mécontent, on le renvoyait et il se trouvait vite remplacé par un affranchi nouveau sans travail et réduit jusqu'ici à la mendicité….
Et, ainsi, des siècles s'écoulèrent…..

Le capitalisme subit, entre-temps, quelques évolutions et modifications de détails, d'apparence plutôt, comme celle imposée par la féodalité, où les paysans-laboureurs et leurs familles étaient liés à la terre du seigneur, devaient à celui-ci la très grande partie du produit de leur travail et ne conservaient pour eux que le produit de la terre strictement suffisant pour nourrir leur famille et payer les impôts ( taille, gabelle…) Mais , cette évolution vers le servage ne fut pas fondamentale, et la forme d'exploitation des grandes masses de salariés s'est maintenue et amplifiée jusqu'au 20ème siècle.
C'est alors que se produisit une expansion extraordinaire du système capitaliste, une véritable explosion sous sa forme financiarisée, dans un grand déploiement mondial, avec liberté totale de circulation des marchandises et des capitaux, sous l'impulsion de ses deux grands-prêtres, serviteurs-pourvoyeurs, Reagan et Thatcher. Dès lors, pour les capitalistes, le champ d'action fut le monde, sans contraintes, sans frontières et sans contrôles.
Cette liberté étant instituée, le seul souci qui subsistait était de trouver des travailleurs en quantité considérable pour faire tourner et produire les usines, les fabriques, les ateliers, les manufactures. De grandes réserves humaines sont, en effet, utiles et souhaitables pour maintenir les salaires dans des limites raisonnables.
Pour cela, on avait trouvé une solution au sortir de la deuxième guerre mondiale et des guerres coloniales. On fit venir par dizaines et centaines de milliers les travailleurs des anciens territoires colonisés, alors libérés, mais ces déplacements en masses, s'ils permettaient de tenir les salaires payés par les entreprises, finissaient par coûter cher à l'Etat, en soins et en logements , car il a bien fallu admettre le regroupement familial auprès de ces travailleurs, par souci moral et sanitaire. Mais tout cela, encore, finit par poser problèmes aux entreprises et peser indirectement sur leurs résultats, chose inacceptable pour les capitalistes.

........... "Là, est intervenue la deuxième révolution géniale du capitalisme".
Profitant des facilités de déplacement offertes pour les capitaux et les marchandises, les capitalistes, ayant compris qu'ils n'étaient pas très avertis à la maîtrise des déplacements en masse des populations, et qu'il leur fallait pour cela recourir à l'aide des états dont la bienveillance à leur égard n'était pas toujours sûre, ont donc décidé de laisser les travailleurs là où ils étaient. Dans leur pays. Et ils firent voyager leurs usines, leurs ateliers, leurs manufactures, leur bureaux d'études, leurs centres d'appel, leurs sièges, leurs holdings, etc…..
C'est ainsi que les lieux de travail ont rejoint les lieux de résidence des populations nombreuses, pauvres, oisives, miséreuses, prêtes à accepter n'importe quelles conditions de travail, pour n'importe quel travail, pour n'importe quel salaire. C'est ce qui s'appelle mettre en concurrence libre et faussée des travailleurs déjà appauvris des pays riches contre des travailleurs très misérables des pays pauvres.

Ce régime sera évidemment imposé au monde, jusqu'à ce que s'établisse un étiage équilibré dans la situation des travailleurs de tous les Pays du monde.
On peut affirmer que cela n'est pas pour demain, et que les usines n'ont pas fini de voyager…..Jusqu'à ce que le capitalisme trouve une troisième révolution juteuse à imposer au monde….A moins que des populations nombreuses lasses de s'indigner inutilement, sentent la nécessité de regagner leur dignité par la révolte,….…………..leur liberté dans la misère sociale ne leur suffisant plus…....

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