samedi 24 décembre 2011

Les Français, peuple fier et rebelle ?....Vous voulez rire !...

La France est plongée dans des crises sans fin. Depuis trois ans. Crises de l'Euro, de la dette souveraine, du déficit budgétaire, du chômage des seniors, des jeunes, de la recapitalisation des banques, du déficit de la balance commerciale, de la désindustrialisation, des délocalisations, du déficit de la sécu., du logement, etc…on n'en finirait pas de lister tout ce qui fait crise en France. Et voilà que pour y remédier, des agences de notations sans y être invitées, "ordonnent" à notre gouvernement d'appliquer aux Français plusieurs plans de rigueur successifs censés corriger toutes les causes de ces crises….Et bien, tenez-vous bien, un sondage paru dans la presse, il y a quelques jours, affirmait que les Français se considéraient globalement et majoritairement HEUREUX..!!..HEUREUX…!!

Réagissant à cet état de crises multiples, le Président Sarkozy lançant sa campagne électorale, a trouvé un slogan nouveau : "Achetez Français". A cela le candidat de gauche a rétorqué :"Produisez Français". …Réfléchissant à cet encouragement et sachant que produire ne sert à rien si les Français n'ont pas d'argent pour acheter, j'ai pensé au slogan alternatif suivant :"Produisez et exportez Français". Ce qui serait très bon pour la balance commerciale.

Chacun se souvient du slogan époustouflant d'ingéniosité du candidat de 2007 :"Travailler plus pour gagner plus". On a vu le résultat après cinq ans d'application: Chômage, déficits, dette, tout cela en augmentation, et le pouvoir d'achat des Français des classes populaires et moyennes, en diminution.
Heureusement, il y a les jeux…!! A la radio, à la télé, chez les buralistes, les libraires, dans les magazines, sur les téléphones portables, sur internet, partout , on vit une véritable explosion de jeux de toutes sortes, vous offrant des gains possibles de milliers, de dizaines de milliers , de millions d'Euros. Mirobolant..!!!…Et tout le monde joue. Les Français ont compris que la seule solution d'avenir était : "Jouer plus pour espérer gagner plus." Le Français est devenu un peuple joueur…HEUREUX..!!..

Le jeu, le sport, le football….Le football n'est qu'un jeu. C'est pourtant quelque chose de très sérieux, qui permet à certains de faire fortune. Je ne vais pas ici répéter ce que chacun sait : les footballeurs ont des revenus extravagants..!…Mais, avez-vous vu l'hystérie collective qui a saisi la presse et le public de France à propos de la venue à Paris d'un anglais footballeur et son épouse spice girl ? De la folie !!!.. sans compter le salaire promis à ce joueur, 800.000 Euros /mois. Refolie..!!
Et bien je vais vous avouer : Je me sens intellectuellement en accord avec J.L. Mélenchon, lorsqu'il déclare ne pas s'intéresser à ce jeu qui rassemble 50.000 braillards, un bon nombre d'entre eux étant smicards ou chômeurs, s'enthousiasmant à voir une vingtaine de millionnaires courir après un ballon. Ces riches joueurs, en général Français, menant leur activité professionnelle en France, mais se muant subrepticement en suisses ou monégasques, lorsqu'il s'agit de fiscalité.
Les Français jouent et admirent des joueurs…..HEUREUX..!!…Tous !...

Il n'y a pas de quoi rire. On est obligé de constater un notable abaissement moral d'un peuple, rendu incapable de faire le moindre examen sur soi , sur son passé, d'entrevoir et imaginer son avenir par l'effort, le travail, dans la dignité.
Le capitalisme financiarisé a pourri la société et a délité la Nation. Nation explosée, où très tôt les postes sont filtrés par le Fric. Voyez le coût des études supérieures, Grandes Ecoles, Facultés, le filtre agit efficacement. Voyez aussi l'école primaire et les collèges laissés en déshérence. Oui, vraiment, notre société est profondément altérée, sa solidarité éclatée.
C'est pourquoi, le Candidat de la gauche, les futurs députés de gauche, les futurs ministres de gauche, doivent être clairs dans leurs programmes, leurs promesses. Ils doivent s'engager à faire ce travail urgent et nécessaire : Un immense et herculéen nettoyage des écuries du capitalisme et de la finance, nettoyage aussi des mentalités trop soumises, sans lesquels aucune crédibilité ne leur sera accordée.
Hors cette remise en cause fondamentale, les militants les plus fidèles pourraient se demander " pourquoi voter ?". Hors cette remise en cause fondamentale il n'y aurait bientôt plus qu'à oublier les principes de la République, et graver au fronton des monuments, des écoles, des facultés, des stades et des casinos :
"Les jeux aux pauvres , le savoir et le pouvoir aux riches".

dimanche 18 décembre 2011

Quand la liberté dans la misère ne suffira plus.

S/titre : Deux révolutions géniales du capitalisme.

Le capitalisme est un système économique mis en place pour profiter aux riches qui deviendront, grâce à lui, de plus en plus riches en exploitant le travail des gens pauvres condamnés à le demeurer.

Tout a commencé il y a très longtemps, dans l'antiquité où des soldats vainqueurs enrichis à la guerre par les pillages, eurent l'idée de ramener chez eux des prisonniers ennemis (hommes et femmes), qu'on a appelés "esclaves".
Ces esclaves ont été reconnus immédiatement "propriété du maître", par une loi émanant de l'autorité suprême du pays. Très vite, les guerres étant très fréquentes, il y eut un grand nombre de maîtres propriétaires, et un plus grand nombre encore d'esclaves des deux genres, tant et si bien qu'à force, se créa un grand marché de l'achat, de l'échange et de la revente de ces esclaves.
Mais cette méthode d'enrichissement trouva bientôt sa limite. Aller à la guerre, combattre, échapper à la mort, faire des prisonniers, tout cela n'allait pas sans risques. Alors, des bourgeois, riches, inventifs, créèrent une nouvelle méthode de "création de richesses". Ils armèrent des navires et depuis les ports d' Europe, (Bordeaux, Le Havre,…) allèrent jusqu'en Afrique s'emparer de centaines et de milliers d'hommes et femmes indigènes noirs, immédiatement entassés à fond de cale sur les navires, qui alors mirent le cap à l'ouest pour débarquer leur précieux "capital" en Louisiane et plus généralement partout où de riches propriétaires avaient des terres à cultiver.
J'ai bien dit " CAPITAL". Car en effet, ces êtres humains désormais esclaves, étaient PROPRIETE de leurs maîtres et devaient travailler leur vie durant à l'enrichissement de ces maîtres. C'est sans doute de là qu'est venue l'expression: "Faire travailler son capital".

Cependant, ce capitalisme originel, comportait un défaut. On s'aperçut que ce capital s'usait, se fatiguait, vieillissait, tombait malade, il fallait le soigner, le nourrir, le vêtir, le loger, et aussi, malgré ces soins, mourait. Tout cela avait un coût qui a vite été jugé excessif et ennuyeux. Au point que les capitalistes ont fini par céder aux recommandations des organisations charitables exigeant l'affranchissement des esclaves, qui, selon elles, devaient devenir hommes et femmes libres..... C'est ce qui arriva.
-------"Là, se produisit la première révolution géniale du capitalisme".
Celui-ci accepta d'offrir la liberté aux esclaves qui devinrent des salariés.
Dès cette modification de statut établie, les affranchis devant par leurs propres moyens trouver le gîte et le couvert pour eux et leur famille, furent contraints d'accepter le travail que proposait leur ancien maître pour un salaire très bas et non négociable….Il fallait bien vivre….
Mais, pour le capitaliste, quelle modernité !…Et quelle affaire!.. Plus de soins à fournir aux travailleurs. Les salariés, libres, en faisaient leur affaire. Rien qu'un salaire qui se fixait autoritairement. Et si un salarié était mécontent, on le renvoyait et il se trouvait vite remplacé par un affranchi nouveau sans travail et réduit jusqu'ici à la mendicité….
Et, ainsi, des siècles s'écoulèrent…..

Le capitalisme subit, entre-temps, quelques évolutions et modifications de détails, d'apparence plutôt, comme celle imposée par la féodalité, où les paysans-laboureurs et leurs familles étaient liés à la terre du seigneur, devaient à celui-ci la très grande partie du produit de leur travail et ne conservaient pour eux que le produit de la terre strictement suffisant pour nourrir leur famille et payer les impôts ( taille, gabelle…) Mais , cette évolution vers le servage ne fut pas fondamentale, et la forme d'exploitation des grandes masses de salariés s'est maintenue et amplifiée jusqu'au 20ème siècle.
C'est alors que se produisit une expansion extraordinaire du système capitaliste, une véritable explosion sous sa forme financiarisée, dans un grand déploiement mondial, avec liberté totale de circulation des marchandises et des capitaux, sous l'impulsion de ses deux grands-prêtres, serviteurs-pourvoyeurs, Reagan et Thatcher. Dès lors, pour les capitalistes, le champ d'action fut le monde, sans contraintes, sans frontières et sans contrôles.
Cette liberté étant instituée, le seul souci qui subsistait était de trouver des travailleurs en quantité considérable pour faire tourner et produire les usines, les fabriques, les ateliers, les manufactures. De grandes réserves humaines sont, en effet, utiles et souhaitables pour maintenir les salaires dans des limites raisonnables.
Pour cela, on avait trouvé une solution au sortir de la deuxième guerre mondiale et des guerres coloniales. On fit venir par dizaines et centaines de milliers les travailleurs des anciens territoires colonisés, alors libérés, mais ces déplacements en masses, s'ils permettaient de tenir les salaires payés par les entreprises, finissaient par coûter cher à l'Etat, en soins et en logements , car il a bien fallu admettre le regroupement familial auprès de ces travailleurs, par souci moral et sanitaire. Mais tout cela, encore, finit par poser problèmes aux entreprises et peser indirectement sur leurs résultats, chose inacceptable pour les capitalistes.

........... "Là, est intervenue la deuxième révolution géniale du capitalisme".
Profitant des facilités de déplacement offertes pour les capitaux et les marchandises, les capitalistes, ayant compris qu'ils n'étaient pas très avertis à la maîtrise des déplacements en masse des populations, et qu'il leur fallait pour cela recourir à l'aide des états dont la bienveillance à leur égard n'était pas toujours sûre, ont donc décidé de laisser les travailleurs là où ils étaient. Dans leur pays. Et ils firent voyager leurs usines, leurs ateliers, leurs manufactures, leur bureaux d'études, leurs centres d'appel, leurs sièges, leurs holdings, etc…..
C'est ainsi que les lieux de travail ont rejoint les lieux de résidence des populations nombreuses, pauvres, oisives, miséreuses, prêtes à accepter n'importe quelles conditions de travail, pour n'importe quel travail, pour n'importe quel salaire. C'est ce qui s'appelle mettre en concurrence libre et faussée des travailleurs déjà appauvris des pays riches contre des travailleurs très misérables des pays pauvres.

Ce régime sera évidemment imposé au monde, jusqu'à ce que s'établisse un étiage équilibré dans la situation des travailleurs de tous les Pays du monde.
On peut affirmer que cela n'est pas pour demain, et que les usines n'ont pas fini de voyager…..Jusqu'à ce que le capitalisme trouve une troisième révolution juteuse à imposer au monde….A moins que des populations nombreuses lasses de s'indigner inutilement, sentent la nécessité de regagner leur dignité par la révolte,….…………..leur liberté dans la misère sociale ne leur suffisant plus…....

mercredi 7 décembre 2011

Mais, où sont les indignés Français ?

.Depuis trente ans, la religion néolibérale de Reagan et Thatcher s'est étendue sur le monde, et loin de se satisfaire de son mondial et universel triomphe, elle s'est protégée de toute contestation, d'où qu'elle vienne, par son premier commandement : "il n'y a pas d'alternative". Pour en arriver à cet unanimisme moutonnier planétaire, elle a été secondée par les troupes bien armées de la très grande majorité des media de tous types, papier, radio, télé, qui ont, à satiété, diffusé sa loi, sa vérité suprême, sa pensée unique. De "grands" spécialistes, économistes au langage secret, dont la volonté anti-pédagogique était devenue évidente, journalistes spécialistes de l'économie, politiques qui tentaient maladroitement de cacher leur ignorance et leur désarroi, tous indiquaient que le monde était soumis irrémédiablement à ce seul projet d'avenir, doctement répété :
........"Il n'y a pas d'alternative".......
Aujourd'hui, nous en sommes rendus au bilan Français suivant :
2.815.000 chômeurs. 8 millions de pauvres. 25% des moins de vingt-cinq ans au chômage. Croissance inférieure à 1% du PIB. Dette prévue pour 2011, 85,4 % du PIB, soit 1750 Mds d'Euros, (ou 27.000 Euros environ par Français, enfants compris) . Balance commerciale déficitaire de 75 milliards d'Euros. 750.000 emplois industriels perdus ces dix dernières années.
Devant ce bilan désastreux, inouï, qui a été gravement alourdi ces cinq dernières années par le gouvernement Sarkozy-Fillon, celui-ci nous sert invariablement son excuse rituelle : "La crise est passée sur nous".

Cette crise est venue des USA causée par la folie de spéculateurs (subprimes) et a envahi le monde à la faveur d'une liberté totale de circulation, sans contrôles ni régulations, de masses financières spéculatives énormes, constituant à elles seules une économie parallèle virtuelle de casino, qui est venue gangrener gravement et durablement l'économie réelle, celle qui nourrit les Hommes et les familles.
Depuis, pour réparer les dégâts, les politiques ont trouvé leur seul et unique outil : La rigueur pour les peuples. Ces politiques ne disent rien sur les responsables de cette crise énorme qui coûte et coûtera encore beaucoup aux travailleurs des classes moyennes et populaires. Ils savent faire des lois de sécurité contre les voleurs d'oranges, mais n'osent pas mettre hors d'état de nuire et faire payer ces spéculateurs qui sèment la misère dans les familles sur des continents entiers. L'impuissance de ces politiques vient d'une soumission volontaire, qui apparaît comme ce qu'elle est : une collusion d'intérêt avec ce monde de la spéculation .

Alors, oui, devant cet état du Pays, on peut s'interroger :
" Où sont les indignés ?"
Afin que naisse ce mouvement des indignés, il faut :
- Que le peuple du travail prenne conscience de son propre abaissement devant le pouvoir de l'oligarchie, et des injustices que celle-ci lui impose.
- Qu'il retrouve confiance en soi et la légitime volonté d'obtenir la juste part des richesses qu'il produit.
Cela paraît simple, mais encore faut-il ouvrir les yeux, regarder comment tourne le monde, et voir qui le fait tourner. Cela demande un effort d'observation et d'information, sans lequel on se condamne à rester mouton et à subir.
Facile à dire…S'informer…Comment ? Pour cela, il faut du temps, et quand ce temps se partage déjà entre le travail et la famille, les enfants….Et puis, il y faut de l'argent car le JT ce n'est pas suffisant, et acheter journaux, revues spécialisées, livres, cela coûte cher….et quand on a un travail mal payé ou à temps partiel….quand on est au chômage….quand on a faim, la quête de nourriture ou d'un emploi empêche tout autre souci et même la vue des causes de sa propre déchéance….
Victor Hugo avait déjà senti l'écueil du temps, et du savoir. Il nous dit :
…"Comment peut-il penser celui qui ne peut vivre ?
En tournant dans un cercle horrible, on devient ivre…"
( A ceux qu'on foule aux pieds. V.H.)

Je ne résiste pas au besoin d'ajouter deux mots concernant les journalistes, dont beaucoup exercent leur métier avec compétence et courage. Cependant, certains d'entre eux, trop nombreux, apparaissent mieux doués pour fouiller les secrets des alcôves ou des grands hôtels, que pour éclairer les gens en démontant les mystères de la titrisation, des produits dérivés, de la vente à découvert, et de la spéculation financière mondialisée. Là aussi, on peut voir la marque d'une collusion : l'oligarchie n'a jamais eu intérêt à favoriser la lucidité du peuple.