jeudi 30 août 2012

Le changement... Les cent jours et l'ennui.



        Triste à dire, mais pourtant légitime : au temps de Sarkozy, c'était ou plus drôle, ou carrément plus révoltant. Le système néolibéral mondialisé était institué, avoué, promu, la politique fiscale et la rigueur appliquées aux plus nombreux ( c.à.d. les plus pauvres et les classes moyennes ) pour soulager les plus riches étaient reconnues, et nous pouvions nous en plaindre sans mollesse, avec toute la virulence souhaitable, avec au cœur et au ventre une énergie combative, farouche et vivifiante. Nous étions brimés, ignorés, mais vivants.!!!

        Aujourd'hui, plus de tumulte, plus de tempête, plus de brassages cycloniques de l'actualité politique, sociale ou économique. Rien que le calme inquiétant beaucoup plus que rassurant. On ne parle plus de rigueur, mais d'équilibre obligatoire des comptes sans que l'on sache comment et au détriment de qui se fera ce rééquilibrage. C'est une période où tout semble suspendu, silencieux, troublant et angoissant. On n'ose pas imaginer l'avenir, de peur qu'il ne soit douloureux.

        Après cette période survoltée du Sarkozysme, ce calme semble irréel, et rien pourtant ne nous autorise à envisager réellement les promesses du changement. Par exemple: prenons la révolution fiscale que nous attendions. Le choix de Jérôme Cahusac, ancien président de la commission des finances de l'ère Sarkozy, ne laissait pas augurer une révolution fiscale juste et lisible par tous telle qu'elle fut décrite par Thomas Piketty. Non, la réforme promise, pour autant qu'on puisse en juger aujourd'hui, restera mystérieuse pour le grand nombre des contribuables, et manifestement pleine de promesses pour les fortunes qui pourront comme par le passé faire "optimiser" leur contribution fiscale par des spécialistes, anciens hauts fonctionnaires de l'administration du budget. En somme, rien à attendre de juste ou réconfortant de ce côté-là. La fiscalité suivra son cours traditionnel: frapper les plus nombreux plutôt que les plus riches, mis à part quelques aménagements aux marges.

        Le calme règne….Nous pensions nous les naïfs que les lois, les décrets, les règlements allaient, en faveur des laissés pour compte de l'ère Sarko, pleuvoir dru comme les lois et décrets favorables aux riches tombaient chaque semaine sous l'ancien Président, eh bien, non ! Maintenant c'est la mesure, le raisonnable, il ne faut choquer personne, ne pas avoir l'air de se venger, de vouloir récupérer ce qui a été volé par les "marchés" et la spéculation.  Nous voici ramenés à l'époque de l'opposition tranquille, où il ne fallait pas brûler les étapes, où il fallait "respecter les échéances", et au nom de ces échéances , on se contentait d'un doux ronronnement, et de discours mesurés et mièvres.
        Nous y sommes revenus. Au temps du ronronnement. Ceux qui souffrent, qui ont souffert, peuvent encore attendre que les choses se fassent lentement, posément. L'urgence, la brusquerie c'était le temps de la satisfaction des riches. Le temps d'hier.
Dans notre Société Moderne et Policée on apprend dès le jeune âge :
- Qu'on ne fait pas attendre les riches.
- Que les pauvres peuvent attendre. Ils ont l'habitude.

        Ah ! quelque chose de nouveau !  La télé publique a fait l'acquisition durant le "mercato", d'un nouveau mais déjà bien connu économiste chargé de guider le peuple vers la raison de la pensée unique. Cette tête bien ovoïde, supposée bien remplie, n'enseigne pas au téléspectateur la nécessité de la "rigueur"; ce mot est interdit, il a compris que cela ne plaisait pas. Il enseigne aujourd'hui, la nécessité, pour nos travailleurs et nos entreprises, d'assurer une meilleure "compétitivité". Ce qui revient exactement au même, les travailleurs devront subir encore davantage de licenciements et ceux qui auront conservé leur emploi, devront subir des diminutions sur leurs salaires et sur leurs différentes protections sociales : Sécu, maladie, retraite, chômage, famille, logement aidé, services publics etc.. Voilà ce que sont aujourd'hui les nouveaux "inspirateurs" de nos Politiques, Stars de la COM. économique, "hauts salaires", dont la mission est de faire comprendre aux travailleurs qu'ils ne sont rien, qu'ils doivent se soumettre à la raison de ceux qui savent, et que l'avenir se fera sans eux, et même contre eux, s'il le faut.
Attention ! La déception et la désaffection guettent.

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