jeudi 20 juin 2013

Nos Valeurs sacrifiées à leur Modernité.

          Tout est fait pour que notre Société devienne une copie conforme de la Société Américaine: Tout ce qui vient de là-bas est beau et doit être imité. La Modernité ne peut venir que des Usa. Quoi de plus moderne, en effet, et de plus dynamisant que le chacun pour soi et le tous contre tous, que les communicants ont appelé "libre-échange".

          Cependant, ce libre-échange mondialisé, dérégulé, n'a pas engendré pour tout le monde, les bénéfiques bienfaits promis, mais tout au contraire, la main-mise de la finance sur tous les états du monde et sur toutes les sociétés humaines, à la seule fin de son enrichissement personnel sans limites. La crise mondiale provoquée par les excès fous de cette finance a provoqué en Europe une vague d'austérité qui dure depuis quatre ans, et durera encore longtemps, conduisant chaque individu, chaque chômeur, chaque famille à se refermer sur soi, à rechercher pour soi-même la solution de survie du jour, le lendemain étant devenu échéance lointaine. Ce repli, devenu nouveau genre de vie, ne laisse plus de place à aucune solidarité, à aucune réflexion sur un avenir pensé, l'intelligence s'éteint devant l'urgence, on ne pense qu'à soi, à maintenant, l'immédiateté interdit tout projet. L'idée même de solidarité n'existe plus. La finance inhumaine tue l'humanisme en chaque individu victime.

          Cet accablement, cette torpeur où se noie le peuple travailleur sont la conséquence de ce libre-échange globalisé, sans loi, sans règle, sans mesure de réciprocité ni fiscale, ni sociale, où nous a entraîné la surpuissante pseudo-culture sociale américaine qui ne respecte que l'argent et ne reconnaît, comme horizon, que l'accroissement des richesses d'une oligarchie mondialisée. Si cette culture devient la nôtre, alors il nous faudra changer la devise et les valeurs de notre République. La France se sera habituée à l'individualisme, son peuple acceptera comme naturelles les plus choquantes inégalités, et l'organisation de ses villes en ghettos, de riches ou de pauvres, de jeunes ou de vieux, de diplômés ou d'analphabètes, de maîtres ou d'esclaves; et dans ce monde nouveau, ce qu'il restera d'intellectuels, y chanteront les louanges des dieux Reagan, Thatcher, Bush et Merkel, qui nous ont apporté si généreusement la Lumière de la Modernité. Ils y ajouteront quelques cantiques de victoire retraçant la destruction de tous les syndicats ouvriers, la cession des services publics aux intérêts privés, l'abolition de toutes les allocations, aides, secours, retraites, qui n'étaient qu'encouragements au vices du "far-niente" ou de la paresse.

          Un monde nouveau naît. La démocratie meurt. L'Etat, les politiques, soumis, cachent leur connivence avec l'oligarchie triomphante sous des discours sans vision de petits comptables déroulant leurs ennuyeux bordereaux budgétaires noircis de petits chiffres, que des media serviles appellent "la réalité", sans se soucier de celle des pauvres gens.

          Si les Politiques et, en particulier le Président, ne sont plus capables de parler directement au peuple, alors, c'est le Peuple lui-même qui se lèvera et trouvera dans ses rangs, les grandes voix d'autrefois, celles qui soulevaient la foi, l'enthousiasme, l'élan salvateur, celles qui parlaient de Progrès et de Rêves : les voix des géants de 89.



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