mercredi 27 février 2013

Le socialisme néolibéral est-il cohérent ?

         Il n'y a plus de doute : le gouvernement Hollande- Ayrault se fourvoie et conduit la France vers toujours plus d'austérité et de rigueur, à la grande satisfaction des agences de notation, des "marchés", de la bourse, et de Madame Merkel. Celle-ci maintient sous sa botte une BCE rigide qui n'a pas le pouvoir de son homologue américaine, mais ne surveille que les risques de dévaluation monétaire de l'Euro , qui reste pourtant à un niveau insoutenable par rapport au Dollar. L'Allemagne reste assise sur son matelas d'excédent commercial : tout est très bien ainsi et l'Europe du sud peut bien crever , tout va bien !!!….Voilà comment Madame Merkel conçoit la solidarité en Europe. Elle promeut les égoïsmes nationaux et sacrifie l'épanouissement d'une citoyenneté Européenne qui se délite et se perd.

          Le gouvernement Français ferait bien d'observer avec soin ce qui se passe en Italie et le résultat de ses élections législatives du dernier week-end. Tout y démontre que le peuple commence à se révolter contre ces politiques de rigueur et d'austérité qui se renouvellent mais n'apportent aucune perspective d'amélioration économique, provoquant au contraire, toujours plus de déficits et l'aggravation de la dette souveraine. De grands économistes et parmi eux des prix Nobel, proclament et écrivent de plus en plus que la poursuite de ces restrictions ne peut qu'engendrer les plus funestes conséquences sociales et politiques. Rien n'y fait !!! Les journalistes-économiques, nouvelles stars, et les thuriféraires de la bourse et des "marchés" continuent à vanter les bienfaits de la rigueur, qui évidemment n'atteint jamais leurs salaires et leurs revenus….Que les classes populaires et les classes moyennes se débrouillent avec leurs angoisses et leur chômage! Cela est affaire subalterne et ne peut dévier de sa course et de son objectif , un socialisme dévoyé, devenu aveugle et néolibéral.

          Où sont les belles perspectives promises que l'on osait espérer :
- Une grande révolution fiscale lisible par tous contenue dans l'excellente étude de Thomas Piketty et ses amis ? Revoyons l'histoire de Roosevelt qui porta l'impôt des plus riches à 63%, puis à 79%. et se maintint à 70% durant 50 ans, jusqu'à Reagan.
- La grande interdiction de l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux, qui selon des analystes dignes de foi se solderait chaque année par une perte de 40 à 50 Mds d'Euros , de quoi redresser nos comptes en deux ans .
- Tout le monde, experts et simples connaisseurs, s'accordent à penser qu'il n'y aura pas de sortie de crise sans un retour au plein emploi. Celui-ci peut s'entrevoir grâce à une évolution progressive et négociée du travail vers les 32h/sem. en 4 jours. ( certains ateliers pouvant fonctionner 5 ou 6 jours/semaine, par la rotation des équipes). Certaines Entreprises en Allemagne et en France ont déjà expérimenté cette solution.(Voir le livre de M.Rocard et P.Larrouturou," la gauche n'a plus le droit à l'erreur".)
- Et cette réforme bancaire si attendue,se limitant misérablement à séparer une partie infime, marginale, des activités spéculatives des banques. Cette décision a même fait se féliciter les banquiers avec leur impudence coutumière.

          Rien ne doit être interdit dans la recherche de solutions intelligentes. Le grand danger est dans la fermeture d'esprit des idéologues Conservateurs Allemands et Français qui, depuis Mme Thatcher et Bush, ont adopté la règle absolue du "There is no alternative". Leur capacité de réflexion s'est arrêtée là !!!…Cela fait très longtemps.... Le grand dommage est que l'on voit aujourd'hui cette sclérose de la raison atteindre les rangs des socialistes. C'est une très grande et désastreuse régression, démocratique et sociale, le pouvoir étant  lâchement abandonné à la finance spéculative.



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